Un appel pour enquêter sur les plaintes à caractère sexuel devant l’Ordre des médecins
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Le 9 décembre 2019, la Cour des comptes publiait un rapport peu flatteur sur l’Ordre des médecins. Il y était notamment mentionné le résultat d’une enquête menée de 2014 à 2017 sur le traitement des plaintes à caractère sexuel envers des praticiens. L’institution notait une impunité fréquente pour les agresseurs.
Le collectif DésOrdre regroupe cinq associations impliquées dans la santé. Après la publication du rapport de la Cour, il a repris le sujet des plaintes à caractère sexuel en examinant une trentaine de dossiers. « Nous avons bien conscience d’avoir une visibilité très partielle sur ces multiples affaires (plusieurs centaines sont répertoriées par des journalistes d’investigations) », reconnaît-elle.
Mais elle ajoute : « Nous nous autorisons à affirmer dès maintenant que nous sommes en présence d’une faillite systémique de l’institution ordinale qui :
- néglige très souvent la parole des victimes (majeures ou mineures) et de leurs proches ;
- laisse de nombreux agresseurs impunis ;
- montre un amateurisme et un manque flagrant de coordination interne ;
- dissuade les plaintes des victimes devant notre justice républicaine en donnant l’illusion qu’elle va prendre elle-même des décisions « exemplaires » ;
- favorise « l’omerta confraternelle » en menaçant et sanctionnant des médecins honnêtes désireux de témoigner de malversations de collègues prédateurs. »
Aussi demande-t-elle qu’il soit effectué un travail semblable à celui fait récemment par la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église), c’est-à-dire un « complément d’enquête publique et indépendante sur l’ensemble de ces pratiques ordinales. »
De plus, elle demande que les plaintes à caractère sexuel relatives à des pratiques de médecins ou autres professionnels de santé soient « automatiquement transmises aux procureurs. » En conséquence, elle invite les personnes victimes à saisir préférentiellement la justice commune plutôt qu’une institution ordinale.
Son appel est cosigné par 37 organisations, dont le SMG (Syndicat de la médecine générale) et le SNJMG (Syndicat national des jeunes médecins généralistes), tous deux co-fondateurs du collectif DésOrdre.
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