Un anticorps monoclonal pour consolider l’os en cas d’ostéoporose sévère post-ménopausique

  • Brown JP & al.
  • J Bone Miner Res

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

L’essai ARCH a évalué l’efficacité du schéma thérapeutique romosozumab (anticorps monoclonal qui inhibe la sclérostine) durant 12 mois suivi par l’alendronate (bisphosphonate) durant ≥12 mois sur la densité minéral osseuse (DMO) et la diminution du risque de fracture versus l’alendronate seul durant ≥24 mois. 

Les résultats indiquent :

  • une augmentation plus importante de la densité minérale osseuse volumétrique (DMOv) et de la teneur en minéraux sous romosozumab versus alendronate à 6 mois et 12 mois au niveau lombaire que ce soit pour l’os cortical ou trabéculaire ;
  • un maintien du bénéfice acquis à 24 mois plus important dans le groupe ayant bénéficié d’une première phase de traitement par l’inhibiteur de la sclérostine ;
  • une résistance osseuse estimée par ordinateur significativement plus importante dans le groupe traité par la combinaison versus la monothérapie ;
  • sous romosozumab, un gain osseux concernant surtout l’os cortical. 

Qu’est-ce que ces résultats apportent ?

Les fractures vertébrales sont la conséquence d’une diminution de la masse osseuse et d’une détérioration de la microarchitecture osseuse qui impactent la résistance osseuse. La DMO surfacique (DMOs) ne permet pas de considérer tous les déterminants de la solidité osseuse. Ici, les chercheurs ont évalué les changements de la microstructure par Finite Element Analysis (FEA), une méthode qui considère un ensemble d’éléments distincts mais connectés entre eux. Ce choix donne de la robustesse aux résultats obtenus et permet de mieux comprendre le rôle du traitement.

Méthodologie

Au total, 4.093 femmes ménopausées ayant une ostéoporose sévère ont été incluses dans l’essai de phase 3 ARCH, multicentrique, international, randomisé, mené en double aveugle versus traitement actif. Les femmes incluses étaient atteintes d’ostéoporose post-ménopausique et avaient des antécédents de fracture de fragilité. Elles recevaient durant une première phase en aveugle du romosozumab 210 mg par semaine en SC (n=2.046) ou de l’alendronate 70 mg/semaine par voie orale (n=2.047) durant 12 mois. Une seconde phase en ouvert suivait avec l’administration de 70 mg/semaine d’alendronate durant 12 mois ou plus. Les changements de la microstructure ont été mesurés par tomodensitométrie quantitative (QCT – Quantitative Computed Tomography) Chez 49 patientes sous romosozumab et 41 du groupe alendronate seul. Une tomodensitométrie quantitative a été réalisée à l’inclusion, à 6 mois, 12 mois et 24 mois, afin d’évaluer les évolutions de la DMOv au niveau de l’os total, de l’os cortical, et de l’os trabéculaire. La corrélation de ces mesures à la résistance osseuse a été évaluée via la FEA.

Principaux résultats sur la DMOv

Le T-score moyen à l’inclusion était de -2,8 et -3,4 respectivement pour le groupe romosozumab et alendronate. 

Les patients sous romosozumab et alendrontate ont eu une augmentation de la DMOs entre l’inclusion, 6, 12, 18 et 24 mois. L’augmentation de la DMOs était plus importante dans le bras romosozumab suivi par alendronate versus le bras alendronate seul : différence de 7,8%, 10,3%, 9,6% et 9,6% respectivement à 6, 12, 18 et 24 mois (p<0,001 à chaque fois).

Le gain de DMOv était significatif dans les deux groupes à tous les points de mesure dans le temps par rapport aux valeurs à l’inclusion.

Un gain significativement plus important de DMOv corticale et trabéculaire a été mis en évidence dans le bras romosozumab versus alendronate à 6, 12 et 24 mois (différence respective 8,9%, 16,9%, 10,2%, p<0,001 à chaque fois).