Un accès territorial inégal à l’électroconvulsivothérapie
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
A retenir
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Une étude française s’est penchée sur le recours à l’électroconvulsivothérapie (ECT) en métropole sur l’année 2019. Si les motifs cliniques de recours à l'ECT semblent proches des recommandations de bonnes pratiques, il semble exister une hétérogénéité de prise en charge sur le territoire.
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Les auteurs suggèrent une meilleure coordination des soins pour un meilleur accès sur tout le territoire.
Pourquoi est-ce important ?
Certains troubles psychiques sévères (schizophrénie, troubles de l’humeur, troubles du comportement liés aux maladies neurodégénératives) résistant aux traitements peuvent répondre à un traitement par électroconvulsivothérapie (ECT), soit le déclenchement d’un bref courant électrique au niveau cérébral sous anesthésie générale, produisant une crise d’épilepsie. L’ECT est prescrit en cas de pharmacorésistance et de pronostic vital engagé, sur accord du patient. Pour autant, son mécanisme d’action précis reste encore mal compris, et son utilisation en vie réelle mal connue. Cette étude française présente donc l’avantage de mieux connaître le profil des patients traités et les facteurs associés à cette alternative thérapeutique.
Méthodologie
Cette étude a été menée sur les données 2019 d’activité hospitalière de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH). Les auteurs n’ont considéré que la population hospitalisée, l’admission étant considérée comme un marqueur de la sévérité des troubles.
Principaux résultats
En 2019, l’ECT a été utilisée chez 3.705 patients au cours de 44.668 actes, soit un taux de recours de 0,6 pour 10 .000 habitants-année. Ce chiffre est de 3.288 sujets, soit 1,1%, parmi les seuls sujets adultes hospitalisés au moins une journée à temps plein dans un service de psychiatrie générale en France métropolitaine. Le tiers (31%) de cette variabilité est lié à des différences inter-établissements. Les patients pris en charge dans un établissement disposant d’un plateau technique d’ECT a une probabilité 4 fois plus élevée d’être traité par cette alternative que ceux éloignés d’un tel plateau.
Ceux qui ont reçu un traitement par ECT étaient plus souvent des femmes (63,84 vs 49,91%), plus souvent plus âgés (67,7% ayant plus de 50 ans vs 41,91%) et souffraient plus fréquemment de troubles sévères (dépression sévère 28,56 vs 18,34%; dépression avec caractéristiques psychotiques ou catatoniques 21,47 vs 4,18%). Après ajustement, le recours à l’ECT est moins fréquent chez les bénéficiaires de la CMU-C.
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