Tumeur de la vessie : le carcinome in situ modifie-t-il le pronostic ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude a évalué les facteurs prédictifs d’une réponse à la chimiothérapie adjuvante par cisplatine post-cystectomie dans un contexte de carcinome in situ de la vessie.
- Les résultats montrent que la présence d’un carcinome in situ sur la pièce opératoire n’impacte pas significativement la survie après chimiothérapie adjuvante.
- Les auteurs invitent à évaluer maintenant l’impact de la présence d’un carcinome in situ sur le pronostic de patients traités par les nouveaux traitements adjuvants comme l’immunothérapie.
Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?
Le cancer de la vessie est le 10e cancer le plus fréquent au niveau international. Le carcinome in situ est associé à un risque important d’invasion et de métastases.
Malgré l’arrivée de nouvelles approches, la cystectomie radicale avec curage ganglionnaire reste la prise en charge standard lorsque la tumeur est localisée au muscle vésical. Cette chirurgie devrait idéalement être précédée d’une chimiothérapie néoadujvante par sels de platine, ce qui était rarement pratiqué selon les données d’une étude menée entre 2004 et 2013 (seulement 12 à 18% des cas). La chimiothérapie adjuvante par cisplatine pour les tumeurs à haut risque de récidive est toujours débattue malgré les recommandations européennes et françaises sur le sujet. Peu de données robustes permettent de recommander cette pratique en routine. D’où l’intérêt de mieux sélectionner les bons répondeurs afin de réserver cette chimiothérapie adjuvante à ces sujets.
Méthodologie
Cette étude monocentrique rétrospective a été réalisée à partir des données de patients ayant reçu une chimiothérapie adjuvante après cystectomie radicale pour carcinome in situ chez des patients n’ayant pas reçu de chimiothérapie avant la chirurgie ou de traitement trimodal.
Principaux résultats
Sur la période de l’étude, 945 sujets ont subi une cystectomie pour cancer de la vessie sans traitement par chimiothérapie au préalable. Parmi eux, 150 ont été traités par chimiothérapie adjuvante après chirurgie. Les analyses portent sur les données de ces sujets. À l’inclusion, les caractéristiques des patients n’étaient pas différentes entre ceux qui avaient ou non un carcinome in situ. Sur l’ensemble des échantillons issus de la cystectomie, 53% avaient un carcinome in situ et 58% une atteinte ganglionnaire (sans différence significative entre ceux qui avaient ou non un carcinome in situ). La plupart des patients ont reçu un traitement adjuvant à base de cisplatine (74%). Il n’y avait pas de différence significative concernant l’administration de la chimiothérapie adjuvante entre ceux qui avaient ou non un cancer in situ. Le suivi médian de la cohorte était de 36,4 mois. La présence d’un carcinome in situ n’était pas significativement associée à une récidive de la maladie (Odds ratio 0,67 [0,35-1,29], p=0,23), ni aux décès en lien avec le cancer ou aux décès toutes causes confondues. Les analyses ont révélé que la présence d’un cancer in situn’avait pas d’impact significatif ni sur la survie globale, ni sur la survie spécifique post-cancer, ni sur la survie sans récidive de la maladie.
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