TSA : les difficultés des médecins généralistes face aux patients adultes

  • Voillemont C & al.
  • Fam Pract

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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En tant que médecins de premier recours, les médecins généralistes (MG) ont un rôle à jouer dans l’identification des adultes atteints de troubles du spectre autistique (TSA) et leur orientation diagnostique. Les recommandations de la HAS décrivent aussi leur mission : participation au suivi somatique et psychiatrique, bilans de santé, évaluations somatiques avant l'introduction de médicaments, surveillance des éventuels traitements psychotropes… Mais elle souligne aussi qu’ils sont encore trop absents dans les processus de repérage, d’orientation, de diagnostic et d’intervention précoce. Parallèlement, des études ont décrit que les MG avaient un manque de confiance dans leur capacité à accompagner les adultes atteints de TSA. Aussi, une équipe française a conduit des entretiens qualitatifs avec 11 médecins généralistes de la région Grand Est pour mieux identifier leurs difficultés.

Principaux résultats

Sur le plan des relations avec les sujets et leur famille, quasiment tous les participants ont indiqué les difficultés à conduire la consultation médicale, a fortiori lorsqu’il existe des déficiences intellectuelles ou des difficultés de communication associées. L’examen clinique, et notamment celui de la sphère ORL, est particulièrement vécu comme délicat à mener.

La capacité à diagnostiquer un TSA semble plus compliquée pour les praticiens devant des adultes qui présentent parfois des symptômes modérés ou qui ont fait l’objet d’un diagnostic psychiatrique erroné par ailleurs. Le manque de formation initiale est aussi souligné par la plupart des participants.

L’orientation des patients vers les filières dédiées est complexe du fait des délais et du désarroi des patients et de leur famille durant ces périodes. La communication avec les professionnels reste aussi à parfaire.

Enfin, une partie des généralistes disent s’impliquer dans les démarches des adultes autistes, afin de les aider à pouvoir identifier les modalités de soutien financier, matériel et de services à la personne, en les orientant vers les structures ou associations locales ou régionales, mais cette étape est souvent complexe pour eux.

Ces résultats mettent en exergue la nécessité de mieux coordonner les professionnels autour de la prise en charge des TSA, afin de faciliter le processus de soins. La collaboration et la coordination entre médecine générale et psychiatrie pour un trouble autistique restent nécessaires.