Troubles du sommeil : un rôle majeur en cas d’arthrite juvénile idiopathique

  • Saidi O & al.
  • Sleep

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est la pathologie rhumatologique pédiatrique la plus fréquente. Une méta-analyse vient d’évaluer la qualité et la durée du sommeil des enfants et adolescents atteints d’AJI. Celle-ci révèle que le sommeil de ces jeunes est plus court et fragmenté que celui de leurs pairs en bonne santé. 

En attendant de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques entre inflammation, sommeil, douleur et fatigue, il est important que les praticiens en prennent conscience pour accompagner au mieux ces sujets en pleine croissance.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?

Certains chercheurs ont émis l’hypothèse que la pathogenèse de cette maladie inflammatoire pourrait être induite en partie ou exacerbée par des troubles du sommeil. De plus en plus de preuves scientifiques relient sommeil et fonction immunitaire. Une récente étude a mis en évidence chez des sujets atteints d’AJI que l’inflammation chronique – principalement via le TNF-alpha – favorisait l’augmentation du ratio kynurénine/tryptophane, ainsi que la dégradation du tryptophane au niveau cérébral. Il en découle une réduction de la synthèse de la sérotonine dans le noyau raphé et de la mélatonine dans la glande pinéale : une explication possible à la perturbation du cycle circardien et à l’altération de la qualité du sommeil. 

D’autres études ont mis en évidence des associations entre douleur, fatigue et troubles du sommeil. Enfin, chez ces jeunes, une diminution de l’activité physique a été rapportée par rapport à leurs homologues sains, et il est admis qu’une association bidirectionnelle existe entre activité physique et sommeil. Malgré ces données, les relations entre sommeil et AJI ne sont pas encore très claires, et méritent encore des travaux de recherche. 

Méthodologie

La recherche systématique des études ayant évalué la qualité et la durée du sommeil des enfants et adolescents atteints d’AJI a mis en évidence 19 études qualitatives répondant aux critères sélectionnés. Dix d’entre elles ont été incluses dans la méta-analyse.

Principaux résultats

Les résultats poolés ont souligné la présence de plaintes et de troubles prononcés du sommeil chez les enfants et adolescents atteints d’AJI par rapport à des jeunes sans AJI.

Les troubles du sommeil concernaient des difficultés à l’endormissement et des réveils nocturnes. En revanche, la durée du sommeil et l’architecture du sommeil des jeunes atteints d’AJI n’étaient pas significativement altérées par rapport aux témoins.

Principales limitations

Une forte hétérogénéité a été retrouvée pour plusieurs critères d’analyse.