Troubles cognitifs du sujet âgé : normal, d’origine dépressive ou liés à un Alzheimer ?
- Masse C & al.
- Front Psychol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon une étude française, la présence d’au moins un score faible dans une batterie de tests cognitifs rapides n’est pas suffisante pour confirmer l’existence d’un déficit cognitif chez les patients dépressifs. En effet, 9,4 à 17,6 % des sujets âgés en bonne santé ont un score faible à l’un de ces tests. En revanche, l’existence d’au moins deux scores bas dans un même domaine cognitif semble plus discriminante pour identifier les troubles cognitifs du sujet âgé dépressif. Enfin, la présence d’au moins 3 scores faibles sur les tests mnésiques permet de distinguer relativement efficacement les sujets âgés ayant une maladie d’Alzheimer (MA) débutante de ceux présentant une dépression.
La dépression du sujet âgé peut engendrer des troubles cognitifs, mais la capacité à les distinguer de ceux liés à une MA légère ou des troubles liés au vieillissement normal reste délicate. Une équipe de Besançon a conduit une batterie de tests neuropsychologiques incluant les différents domaines cognitifs afin de comparer les spécificités des patients âgés selon leur profil (contrôles sains, dépression, MA).
Méthodologie
L’étude a inclus des patients de 60 à 89 ans issus du réseau RAPID (Réseau d’Aide au diagnostic et à la PrIse en charge des Détériorations cognitives et de maladies neurologiques chroniques) qui utilise une batterie standardisée de tests neuropsychologiques (soit 13 scores) : tests de mémoire épisodique, tests de vitesse de traitement de l’information, évaluation des fonctions exécutives, évaluation des capacités de langage et sémantique et capacités visuo-spatiales et constructives.
Les résultats des patients ayant un diagnostic de dépression unipolaire (n=390), de MA légère (MMSE≥20, n=234) et des sujets contrôles sains (n=352) ont été comparés. Ont été recherchés les faibles scores (inférieurs ou égal au 5e percentile, après classification des patients selon leur tranche d’âge et leur niveau de scolarité).
Principaux résultats
Au moins un score faible (≥1) était mesuré chez 9,4% à 17,6% des sujets contrôles selon les domaines, mais ils n’étaient que 0 à 4,3% à présenter au moins deux scores faibles, contre 1,8 à 48,1% des sujets dépressifs et 0,8 à 87,3% des sujets MA, selon les domaines. Chez les patients dépressifs, un faible score aux tests de mémoire verbale, de fonctions exécutives et de vitesse de traitement de l’information était significativement plus fréquent que chez les sujets contrôles (51,2% vs 17,6 %, 64,1% vs 16,5% et 36,3% vs 9,5%). Par rapport aux patients dépressifs, les patients MA avaient plus souvent au moins un score faible dans les domaines de la mémoire verbale ou des fonctions exécutives (95,7% vs 51,2% et 73,9% vs 64,1%). La présence d’au moins 2 scores faibles dans le domaine des fonctions exécutives ne permettait pas de distinguer patients dépressifs et patients MA.
La présence d’au moins deux scores faibles dans un même domaine cognitif permettrait de distinguer les sujets dépressifs des sujets sains. Avoir au moins 3 scores faibles de mémoire verbale permettrait de distinguer les patients MA des patients dépressifs (76,1% vs 5,9%).
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