Tréprostinil : de l’HTAP à l’HTAP thromboembolique chronique

  • Sadushi-Kolici R & al.
  • Lancet Respir Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Selon une étude clinique parue dans le Lancet Respiratory Medicine, le tréprostinil SC offrirait une amélioration significative de la distance parcourue lors du test de marche à 6 minutes chez les personnes présentant une hypertension artérielle pulmonaire thromboembolique chronique (HTAP TEC). Dans cette étude, deux posologies ont été comparées : 30 ng/kg par minute vs 3 ng/kg par minute, cette dernière ayant été utilisée pour son absence d’effet clinique démontré tout en assurant la comparabilité des réactions au site d’injection.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

L’HTAP thromboembolique chronique (HTAP TEC) toucherait 0,5 à 4,1% de la population européenne après une embolie pulmonaire. Le traitement gold standard est l’endartériectomie pulmonaire, mais 12 à 60% environ des patients sont considérés comme non opérables, tandis que près de 17% des sujets seraient résistants ou récidiveraient après l’opération. De nouveaux traitements sont donc attendus, parallèlement à ceux qui sont devenus disponibles depuis le début de cette étude (riociguat, angioplastie). Cette étude multicentrique européenne a recruté 105 patients présentant une HTAP TEC non opérable ou n’ayant pas répondu à l’opération entre mars 2009 et juin 2016.

Résultats

  • Au total, 105 patients (âge moyen 64 ans, 47% de femmes) ont été inclus et randomisés.

  • Après 24 semaines, l’amélioration de la distance moyenne parcourue au test de marche à 6 minutes était de 44,98 mètres [27,52-62,45] dans le groupe 30 ng, contre 4,29 mètres [13,34-21,92] dans le groupe 3 ng, soit une amélioration supplémentaire de 40,69 mètres [15,86-65,53] sous traitement (p=0,0016).

  • L’analyse menée en intention de traiter a également montré une amélioration de la classe fonctionnelle de l’OMS chez 50,9% des sujets sous 30 ng, contre 17,3% sous tréprostinil faible dose (p = 0,0019).

  • La résistance vasculaire pulmonaire et le NT-proBNP ont tous les deux significativement diminué au cours de l’étude.

  • Sur le plan de la tolérance, 74% des sujets haute dose et 81% des sujets faible dose ont présenté une douleur au point d’injection. Parallèlement, la diarrhée, les maux de tête et les douleurs des membres étaient significativement plus fréquents dans le groupe haute dose (respectivement 58 vs 25%, 13 vs 8% et 17 vs 2%). Au total, 28 événements indésirables graves ont été rapportés au cours de l'étude -respectivement 16 événements chez 9 patients du groupe forte dose et 12 événements chez 10 patients du groupe faible dose – dont 3 ont entraîné la mort mais n’ont pas été considérés comme étant liés au médicament.

Principales limitations

L’étude a rassemblé un petit effectif et a été menée sur un critère principal qui ne reflète pas parfaitement le pronostic de la maladie.

Financement

L’étude a été sponsorisée par SciPharm Sàrl.