Travail domestique : l’égalité des sexes reste un vœu pieux
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
À en croire les médias, l’égalité des sexes est une préoccupation largement partagée dans la population. Qu’en est-il en fait, sur le travail domestique en particulier ? Une étude de l’INED (Institut national des études démographiques) portant sur six pays occidentaux (France, Italie, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni et États-Unis) montre que le chemin est encore long des vœux pieux à la réalité.
Le ménage reste essentiellement féminin
Un premier constat est a priori rassurant : dans l’ensemble des pays étudiés, le travail domestique des hommes et des femmes a tendance à converger. Cette évolution est essentiellement portée par la diminution « massive » du temps passé par les femmes aux tâches ménagères depuis le milieu des années 1980. Mais pas parce que les hommes s’y impliquent plus. Ainsi en France, le temps passé par les hommes a même un peu diminué, au contraire de la Suède où il a augmenté. Les raisons tiennent au recours à des aides ménagères, aux progrès technologiques des équipements et produits ménagers et à l’évolution des normes concernant les repas et la propreté, moins exigeantes. « Les femmes effectuent encore la plupart des tâches routinières et chronophages, telles que la préparation des repas, le nettoyage, la lessive… » Les hommes s’occupent de bricolage et de jardin.
Le développement de l’enfant, une préoccupation commune aux deux parents
Second constat a priori rassurant : les hommes comme les femmes s’investissent beaucoup plus dans l’éducation des enfants, pour laquelle leur rôle est perçu comme une nécessité (ce qui n’a pas toujours été le cas). En France, l’augmentation du temps consacré aux enfants serait comparable pour les deux sexes, mais en Italie ou aux Pays-Bas, elle est surtout le fait des femmes, alors qu’en Suède et au Royaume-Uni, elle est plus importante chez les hommes, avec en conséquence une répartition des tâches parentales moins inégalitaire.
Troisième constat : les politiques publiques ont un rôle déterminant dans les différences observées entre pays. Celles « qui soutiennent financièrement les services aux familles, notamment la garde d'enfants, permettent aux femmes et aux hommes de mieux concilier travail rémunéré et responsabilités familiales, ce qui contribue à une indépendance financière des femmes et à un partage plus équilibré des tâches. »
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