Traumatisme crânien grave de l’enfant : conséquences à 7 ans sur les fonctions exécutives et l’attention

  • Le Fur C & al.
  • Ann Phys Rehabil Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Sept ans après un traumatisme crânien grave, l’attention et certaines des fonctions exécutives des enfants restent encore altérées, selon l’analyse des données de la cohorte française TGE (Traumatisme Grave de l’Enfant). La persistance d’un niveau de handicap et de dépendance apparaît invalidante dans la vie quotidienne ou les performances scolaires. Les principales difficultés observées étaient en partie liées à la gravité initiale du traumatisme et au résultat fonctionnel à 1 an. Une évaluation et une vigilance étroites et précoces doivent donc être mises en place auprès des enfants ayant subi un traumatisme grave et présentant des tests à 1 an préoccupant.

Contexte de l’étude

Le traumatisme crânien grave (score Glasgow ≤ 8) est relativement rare mais entraîne des lésions cérébrales diffuses qui peuvent se traduire par des séquelles souvent sévères et durables, avec par exemple une épilepsie, des déficits cognitifs, psychologiques… Le groupe de recherche clinique HaMCRe (Handicap Moteur et Cognitif et Réadaptation) a mené une analyse de la cohorte TGE établie entre 2005 et 2008 par le Service de réanimation neurochirurgicale de l’Hôpital Necker Enfants Malades (Paris). Des 81 enfants initialement inclus (entre 0 à 15 ans), 65 ont survécu. Après un bilan à 1 an, un nouveau suivi à 7 ans a été réalisé afin d’évaluer les fonctions exécutives et l’attention des enfants en les comparant à un groupe contrôle apparié sur l’âge, le sexe et le niveau d’éducation des parents.

Principaux résultats

Parmi les 65 survivants, 27 ont pu être contactés et évalués. Ils avaient un âge moyen de 7,7 ans au moment du traumatisme (durée moyenne du coma 5,6 jours).

Sept ans après l’évènement, les données d’évaluation de l’attention (test TAP) montraient des performances inférieures chez ces enfants par rapport aux sujets contrôles sur 6 des 12 mesures concernant l’attention visuelle, auditive et l’attention divisée (c’est-à-dire les deux à la fois) ainsi que sur certains aspects relatifs à la flexibilité (permettant de réagir alternativement à deux types de stimulus).

Parallèlement, le fonctionnement exécutif au quotidien, évalué par le questionnaire BRIEF rempli par les parents indiquait significativement plus de difficultés exécutives chez les enfants de la cohorte TGE par rapport au groupe contrôle.

Les chercheurs ont étudié les éventuelles associations entre ces différentes observations et les facteurs sociodémographiques ou les facteurs liés au traumatisme initial et son évolution à 1 an : l’existence d’une épilepsie ou un mauvais pronostic fonctionnel à 1 an était associé à un temps de réaction plus lent lors du test TAP d’évaluation de l’attention. De même un mauvais score BRIEF était modérément associé à la durée du coma.