Trastuzumab : effet sur l’état de fatigue et émotionnel des femmes
- Résumé d’article
À retenir
- L’état émotionnel des patientes pourrait être impacté durant les premiers mois de traitement par trastuzumab, qui est recommandé chez les femmes atteintes de cancer du sein localisé HER2+.
- En revanche, ce traitement ne modifierait pas la fatigue et le retour au travail.
- Ces données devront être confirmées par d’autres études.
Pourquoi est-ce important ?
La chimiothérapie adjuvante du cancer du sein surexprimant HER-2 inclut généralement un traitement par épirubicine, cyclophosphamide durant 3 cycles et docétaxel durant 3 cycles avec ajout du trastuzumab . Les recommandations actuelles préconisent de poursuivre le traitement par voie sous-cutanée ou intraveineuse à base de trastuzumab toutes les 3 semaines pour un total de 15 injections sur 1 an.
Pour la première fois, une étude décrit si le traitement par trastuzumab affecte ou non l’état de fatigue et le retour au travail de femmes atteintes d’un cancer du sein localisé.
Méthodologie
Cette étude française monocentrique (centre de lutte contre le cancer de Caen) avait pour objectif d’évaluer l’efficacité du trastuzumab en traitement adjuvant sur la fatigue, le statut émotionnel et la qualité de vie et de travail de femmes traitées pour cancer du sein localisé.
Il s’agit d’une étude prospective ayant recruté des femmes appariées sur l’âge et traitées pour cancer du sein entre septembre 2011 et mai 2014 par un traitement adjuvant à base de trastuzumab (groupe 1) ou sans trastuzumab IV (groupe 2). À 3, 6, 9 et 15 mois, les patientes devaient remplir des questionnaires permettant d’évaluer leur qualité de vie (FACT-G et FACT-B), leur niveau de fatigue (FACIT-F, ICQ), d’anxiété (HADS) et leur vie au travail (auto-questionnaire spécifique).
Principaux résultats
Au global, 35 patientes ont été incluses dans chacun des groupes entre mai 2011 et septembre 2014. L’âge moyen de la cohorte était de 48 ans. La plupart des patientes (64,3%) avaient subi une exérèse ganglionnaire et 57,1% avaient une tumeur de grade III. Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes en ce qui concernait les scores de retour au travail, de fatigue, de qualité de vie à 3, 6, 9 et 15 mois. Dans le groupe 1, 54,3% des femmes étaient traitées par hormonothérapie contre 82,9% dans le groupe 2. La plupart des femmes ont complété les questionnaires (100% à T0 et 82,8% à T15).
La plupart des patientes ne déclaraient pas de fatigue sévère.
Globalement, 72,2% des femmes déclaraient être retournées au travail à 15 mois, sans différence significative entre les deux groupes.
Le sentiment d’impuissance était significativement plus élevé dans le groupe 1 à 9 et 15 mois. Bien que ce même groupe ait rapporté plus d’anxiété et de dépression que le 2e groupe à 3 mois, il n’y avait pas de différence sur cet item durant le reste de l’étude.
Ainsi, le trastuzumab ne semble pas impacter l’état de fatigue et le retour au travail des femmes traitées pour cancer du sein localisé.
Principales limitations
Faible nombre de patientes incluses, étude monocentrique et absence de randomisation. Ainsi, ces données devront être confirmées par une étude plus robuste.
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