À retenir
Dans les infections à Clostridium difficile récidivantes, l’efficacité à 12 semaines de la transplantation de microbiote fécal par voie orale est non inférieure à la transplantation par coloscopie. Les taux de succès plus élevés que ceux initialement mis en évidence dans d’autres études suggèrent une réponse dose-dépendante et le bénéfice d’un lavage intestinal préalable.
Pourquoi est-ce important ?
Les infections à Clostridium difficile (ICD) sont fréquentes et en augmentation constante ces dernières années. Les récidives surviennent dans 20-30% des cas (et même 60% après le 3ème épisode), le plus souvent dans les quelques semaines après le traitement. Elles sont d’autant plus fréquentes que l’antibiothérapie induit des anomalies de l’écologie intestinale. La restauration de la flore intestinale par une transplantation fécale est une approche judicieuse, qui a démontré son efficacité à 60-90% dans ce contexte de récidive après un seul traitement. Cependant, jusqu’à présent, nous ne savions pas si l’efficacité clinique différait en fonction de la voie d’administration.
Principaux résultats
- Sur les 116 sujets inclus (âge moyen 58 ±19 ans, 68% de femmes), 91% ont terminé l’étude (57 dans le groupe capsule et 59 dans le groupe coloscopie).
- Les analyse per protocol ont mis en évidence que la prévention des ICD était effective chez 96,2% des sujets des deux groupes (51/53 dans le groupe capsule et 50/52 dans le groupe coloscopie). La non infériorité entre les deux voies est donc bien démontrée (p<0,001).
- Un patient dans chacun des groupes est décédé suite à une maladie cardiopulmonaire sans lien avec le traitement. Des évènements indésirables mineurs sont survenus dans le groupe capsule (5,4%) et coloscopie (12,5%). L’amélioration de la qualité de vie était similaire dans les deux groupes et une proportion significativement plus importante de sujets ayant reçu une capsule ont qualifié l’expérience comme « non déplaisante » (66% vs 44%, p=0,01).
Méthodologie
- Essai de non infériorité (marge fixée à 15%), en ouvert, randomisé (1:1) mené au sein de 3 centres académiques canadiens dont l’objectif était de comparer l’efficacité d’une transplantation de microbiote fécal par voie orale (capsule) ou par coloscopie.
- Les sujets inclus devaient être des adultes souffrant d’ICD récidivantes et ont été enrôlés entre octobre 2014 et septembre 2016. Un suivi a été assuré jusqu’en décembre 2016.
- Le critère principal d’évaluation était la proportion des patients sans récidive d’infection à Clostridium difficile 12 semaines après la transplantation de microbiote fécal.
Principales limitations
- Absence de groupe placebo et étude menée en ouvert.
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