Traitements des symptômes gastro-intestinaux chez la femme enceinte : une étude française en révèle l’ampleur…
- Meyer A & al.
- PLoS One
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude française montre que trois quart des femmes enceintes entre 2010 et 2018 ont reçu au moins une prescription pour symptômes gastro-intestinaux. La moitié de ces femmes ont été exposées à un antispasmodique, un tiers environ à un anti-nauséeux et autant à un antiacide. Globalement la consommation d’antiacides augmentait au cours de la grossesse, alors que celles des anti-nauséeux diminuait trimestre après trimestre. Les hospitalisations pour symptômes gastro-intestinaux étaient rares.
Pourquoi ces données sont intéressantes ?
Ces données révèlent une prescription de traitements pour symptômes gastro-intestinaux chez la femme enceinte particulièrement importante en France au regard d’autres pays : Italie (3-13%), Irlande (6%), Colombie Britannique (7%), Suède (9%), États-Unis (8-34%). Les femmes enceintes sont généralement exclues des essais cliniques de pré-commercialisation. Il est donc essentiel de mener des études spécifiques sur cette population afin de mieux identifier l’impact de l’exposition à ces traitements durant cette période sensible qu’est la grossesse.
Méthodologie
Toutes les grossesses menées à terme entre avril 2010 et décembre 2018 ont été identifiées via les bases de données du système national de santé français. Les prescriptions d’antiacides, d’antispasmodiques, d’anti-nauséeux, de laxatifs et d’anti-diarrhéiques réalisées durant ces grossesses, ainsi que deux trimestres avant et après celle-ci, ont été étudiées. Les hospitalisations pour symptômes gastro-intestinaux ont également été suivies.
Résultats
Au total, plus de 6,37 millions de grossesses menées à terme sur la période de l’étude ont été incluses dans les analyses (âge médian au début de la grossesse 29 ans). Sur l’ensemble des femmes ayant accouché, 74% avaient au moins un traitement gastro-intestinal sur la période de l’étude : antiacide (37%), antispasmodique (51,5%), anti-nauséeux (31%), laxatif (15,3%), anti-diarrhéique (10,3%).
L’exposition à ces traitements durant la grossesse a fortement évolué sur cette période. La prescription d’antiacides a augmenté depuis 7% avant la grossesse à 11,8% durant le premier trimestre de grossesse, 17% au second et 23,4% au troisième.
Les antispasmodiques étaient prescrits chez 10,6% des femmes avant la grossesse, puis chez 23,1% durant le premier trimestre et respectivement 25,2% et 24,0% pour les trimestres suivants.
La prescription des anti-nauséeux est passée de 5% avant la grossesse, à 25,7% au premier trimestre avant de redescendre à 6,4% au second et 3,2% au troisième.
La prescription des laxatifs a augmenté dès le début de la grossesse pour rester à un niveau globalement stable (respectivement 2,2% puis 6,2%, 6,3% et 5,9%).
Ces variations étaient assez homogènes quel que soit l’âge de la mère.
Bien que les nausées et vomissements constituaient la première cause d’hospitalisation pour cause de symptômes gastro-intestinaux, cette situation restait assez rare, puisqu’elle ne concernait que 1% des grossesses suivies et survenait principalement au premier trimestre.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé