Traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause en prévention primaire des pathologies chroniques : un intérêt ?

  • Gartlehner G & al.
  • JAMA

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une actualisation des données de la littérature montre que la prise d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) en prévention primaire de maladies chroniques est favorable vis-à-vis du risque de diabète et de fracture, mais délétère vis-à-vis du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’événement thromboemboliques veineux.
  • Ces données concernent les femmes qui prendraient un TSH à visée préventive de maladies chroniques et non pour soulager des symptômes ménopausiques.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Par le passé, l’hormonothérapie substitutive de la ménopause a été utilisée pour diminuer les risques de maladies cardiovasculaires chroniques, le risque d’ostéoporose et de fractures associées, le déclin cognitif et certains cancers. Depuis 2002, avec les résultats de l’étude Women’s Health Initiative (WHI), la prescription du THS en prévention primaire a diminué. En 2017, l’US Preventive Service Task Force s’était déjà prononcée en défaveur de cette indication (recommandations de niveau D). Les résultats présentés ici viennent renforcer ce niveau de preuves.

Méthodologie

Il s’agit d’une méta-analyse de la littérature qui a ensuite conduit à une actualisation des recommandations de l’US Preventive Services Task Force concernant le bénéfice en prévention primaire du THS sur la réduction d’un certain nombre de pathologies chroniques.

Principaux résultats

Au global, 20 essais regroupant 39.145 femmes, et 3 études de cohorte portant sur 1.155.410 femmes ont été inclus. Sur un suivi moyen de près de 7 ans, les risques de diabète et de fracture étaient significativement diminués respectivement de 134 cas et 388 cas pour 10.000 femmes chez celles ayant pris une monothérapie à base d’œstrogène par rapport à celles sous placebo.

En revanche, sur un suivi moyen d’environ 7 ans, une augmentation significative du risque d’atteinte de la vésicule biliaire (+377 cas/10.000 femmes), d’accident vasculaire cérébral (+79 cas/10.000 femmes), de thromboembolie veineuse (+77 cas/10.000 femmes) a été mise en évidence. Ainsi qu’une augmentation du risque moyen d’incontinence urinaire (+885 cas/10.000 femmes) sur un suivi moyen d’un an.

Les femmes sous bithérapie oestro-progestative avaient significativement moins de risque de cancer colorectal (-34 cas/10.000 femmes sur un suivi moyen de 5,6 ans), moins de diabète (-78 cas/10.000 femmes sur un suivi moyen de 5,6 ans également) et moins de fractures (-230 cas/10.000 femmes sur un suivi moyen de 5 ans). 

En revanche, le risque de cancer du sein, de maladie de la vésicule biliaire, d’AVC et de thromboembolie veineuse était augmenté respectivement de +51 cas, +260 cas, +52 cas et +120 cas/10.000 femmes sur un suivi moyen de 5,6 ans.

La bithérapie augmenterait également le risque de démence probable de 88 cas sur 4 ans et d’incontinence urinaire de 562 cas sur 1 an pour 10.000 femmes traitées à chaque fois.