Toxicité de la chloroquine : ce que les cliniciens urgentistes doivent savoir

  • Univadis
  • Clinical Summary
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • La prise en charge de la toxicité de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine peut nécessiter une stabilisation hémodynamique, une prise en charge précoce des voies aériennes et une surveillance attentive du glucose et du potassium sériques.

Pourquoi est-ce important ?

  • Ces agents, appelés collectivement les aminoquinoléines, ont été utilisés pour prévenir ou traiter la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), malgré des données probantes à l’efficacité discutable.
  • Les cas signalés de toxicité ont fortement augmenté pendant la pandémie.
    • La mortalité par toxicité sévère aiguë de la chloroquine peut atteindre 30 %.

Informations clés

  • Une dose de 2 à 3 g de chloroquine peut s’avérer fatale.
  • Ces médicaments sont lipophiles. Ils sont rapidement absorbés par le tractus gastro-intestinal, subissent le métabolisme du cytochrome P450, puis sont excrétés par voie rénale.
  • Les divers effets toxiques comprennent :
    • le blocage des canaux sodiques et potassiques avec un allongement des intervalles PR, QRS et QT, les arythmies létales ;
    • l’hypokaliémie, l’hypoglycémie ;
    • l’ataxie, les convulsions ;
    • la dépression respiratoire, l’hypoxémie, l’œdème pulmonaire, le risque d’aspiration ;
    • les symptômes oculaires ;
    • la thrombopénie, l’agranulocytose, la coagulation intravasculaire disséminée.
  • Il n’existe aucun essai portant sur la prise en charge de la toxicité.
  • Recommandations basées sur l’opinion d’experts et sur des études de cas :
    • Consulter rapidement un centre antipoison.
    • Il pourrait être crucial de procéder à une intubation et à une ventilation artificielle précoces.
      • Éviter la succinylcholine et les barbituriques.
    • Utiliser des cristalloïdes et de l’adrénaline pour le traitement de l’hypotension.
    • Utiliser du diazépam pour le traitement de l’hypotension et des dysrythmies.
    • Utiliser du dextrose pour le traitement de l’hypoglycémie.
    • Potassium : surveiller de près le patient, car une hyperkaliémie soudaine pourrait survenir ; procéder à une réplétion afin d’obtenir une concentration supérieure à 4 mEq/l.
    • Éviter l’ondansétron et les phénothiazines.
    • Pour la charge sodique, utiliser par exemple du bicarbonate de sodium ou une solution saline hypertonique.
    • Envisager une oxygénation par membrane extracorporelle (Extracorporeal Membrane Oxygenation, ECMO) et une émulsion lipidique intraveineuse.
  • Il a été rapporté que l’hémodialyse est inefficace.

Méthodologie

  • Il s’agit d’une revue narrative du traitement d’urgence de la toxicité de l’aminoquinoléine.