Toujours pas assez activité physique et trop de temps passé devant les écrans !

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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En 2009, l’inactivité physique a été identifiée comme étant le 4efacteur de risque de maladies non transmissibles. Pour prévenir ces maladies, les individus doivent non seulement être physiquement actifs -c’est-à-dire- répondre aux recommandations de l’OMS en termes d’activité physique, mais également limiter leur sédentarité. Qu’en est-il en France ? Santé Publique France vient justement de publier une comparaison de l’activité physique et de la sédentarité de la population française entre 2006-2007 et 2016 et 2020. 

D’où viennent les données ? Qui a été évalué ?

Des adultes et enfants résidant en France ont été évalués par le biais de deux enquêtes nationales de surveillance nutritionnelle : ENNS 2006-2007 (n =4.329) et Esteban 2014-2016 (n=3.864). Les données sont issues de deux auto-questionnaires IPAQ et RPAQ pour les adultes, YRBS pour les 11-17 ans et d’un questionnaire spécifique renseigné par les parents pour les 6-10 ans. 

Des adultes toujours pas assez actifs…

En 2006-2007, le pourcentage d’adultes physiquement actifs était similaire chez les hommes et chez les femmes. Mais depuis, la proportion d’hommes physiquement actifs a augmenté de 10% alors qu’elle a diminué de 16% chez les femmes. Ainsi, en 2014-2016, 71% d’hommes et 53% de femmes atteignaient les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique. Les hommes de 40-54 ans sont ceux qui ont le plus augmenté leur niveau d’activité physique, alors que la baisse chez les femmes se retrouve pour toutes les tranches d’âges.

Et pour les enfants ?

En 2014-2016, environ la moitié des garçons et un tiers des filles atteignaient les recommandation d’activité physique, sans évolution depuis 2006. La disparité filles/garçons était perceptible pour toutes les tranches d’âge, avec à chaque fois une proportion de garçons plus actifs physiquement que les filles. 

Inactivité physique, sédentarité… est-ce pareil ?

L’inactivité physique correspond au fait de ne pas atteindre les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, alors que la sédentarité correspond au temps passé assis au cours d’une journée. Ainsi, on peut être à la fois actif et sédentaire, et … inactif et sédentaire sans que ce soit antinomique. Huit adultes sur 10 déclaraient au cours de l’enquête de 2014-2016 passer 3 heures ou plus devant un écran chaque jour en dehors de toute activité professionnelle alors qu’ils étaient 5 sur 10 en 2006-2007. Cette évolution est plus marquée chez les femmes (+67%) que chez les hommes (+37%) et si elle concerne toute les tranches d’âge, elle est tout particulièrement élevée chez les femmes de 40 à 54 ans (+113%). Le pourcentage d’enfants passant quotidiennement 2 heures ou plus devant un écran est passé de 65,5% à 76,9% soit une hausse de 17% entre 2006-2007 et 2014-2016.

Ces données rendent compte d’un niveau d’activité physique globalement insuffisant chez les français, d’une sédentarité trop forte et d’une dégradation de ces paramètres depuis 2006-2007.