Tofacitinib : des effets indésirables différents selon la stratégie thérapeutique
- Kivitz AJ & al.
- Semin Arthritis Rheum
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les analyses post-hoc présentées ici, se sont tout particulièrement intéressées à certains évènements indésirables spécifiques tels que les infections graves et le zona sous tofacitinib.
Celles-ci montrent qu’il existe des différences entre l’utilisation du tofacitinib (5 ou 10 mg, deux fois par jour) en monothérapie ou en combinaison avec des DMARDs : il y aurait notamment moins de risque de zona et d’infections graves lorsque le tofacitinib est utilisé seul, quel que soit le dosage, plutôt qu’en association avec un DMARD conventionnel.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
La tolérance du tofacitinib dans le traitement de la PR a été évaluée à travers des études de phase 2 et 3 jusqu’à 24 mois et des suivis de patients jusqu’à 114 mois. Si l’association des traitements peut être intéressante en termes d’efficacité, elle ne doit pas faire oublier le cumul des risques d’évènements indésirables. Cette étude permet ainsi, de mieux appréhender l’impact du choix d’une stratégie thérapeutique impliquant cet inhibiteur des Janus Kinases sur le risque d’évènements indésirables spécifiques.
Méthodologie
Les analyses portent sur les données poolées de six essais de phase 3, randomisés, contrôlés, menés en double aveugle ayant évalué le tofacitinib 5 et 10 mg, deux fois par jour chez des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde et traités en monothérapie ou en association avec des DMARDs conventionnels et des glucocorticoïdes à l’inclusion.
Principaux résultats
Au global, 3.881 patients ont été inclus dans les analyses évaluant la sécurité d’emploi (1.380 en monothérapie dont 616 patients sous tofacitinib 5 mg et 642 sous 10 mg, et 2.501 en combinaison). Environ 84% des patients sous combinaison recevaient du méthotrexate. Les caractéristiques des patients à l’inclusion présentaient quelques différences entre les groupes : notamment il y avait une plus grande proportion de sujets d’origine asiatique sous combinaison ; les patients sous monothérapie avaient globalement une durée de maladie plus courte, avaient moins souvent reçu un traitement par DMARD antérieurement, et étaient proportionnellement moins fréquemment traités par glucocorticoïdes.
L’événement indésirable le plus fréquent sous traitement était les infections respiratoires hautes que ce soit en monothérapie (7,6%) ou en combinaison (9,9%), et le plus grave était la BPCO sous monothérapie (0,3%) et la pneumonie sous combinaison (0,7%). L’élévation de la créatinine sérique était l’événement indésirable qui causait le plus souvent un arrêt de traitement sous monothérapie alors qu’il s’agissait de la pneumonie sous combinaison.
Globalement, les patients sous monothérapie avaient moins d’événements indésirables que ceux sous combinaison. Le taux d’incidence des évènements/100 patients-années était de 6,21 sous 5 mg et 6,72 sous 10 mg en monothérapie, contre 10,17 et 13,46 respectivement en combinaison. Les patients sous monothérapie 5 et 10 mg arrêtaient moins souvent leur traitement à cause des effets indésirables par rapport aux patients sous combinaison respectivement aux mêmes dosages (taux d’incidence 5,53 et 6,18 versus 10,80 et 11,01), présentaient moins d’infections graves (taux d’incidence 1,57 et 1,66 versus 3,39 et 3,56) et moins de zona (taux d’incidence 1,95 et 2,93 versus 4,37 et 4,99).
Principales limitations
Étude rétrospective basée sur des patients présentant des caractéristiques différentes à l’inclusion.
Financement
Étude financée par Pfizer.
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