Thrombose veineuse cérébrale : dabigatran et warfarine font jeu égal
- Ferro JM & al.
- JAMA Neurol
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
Cette étude montre que chez les patients ayant eu une thrombose veineuse cérébrale (TVC), l’anticoagulation par dabigatran comme par warfarine est efficace pour réduire le risque de récidive d’événements thrombotiques veineux, avec des risques de saignement similaires.
La mortalité associée à la thrombose veineuse cérébrale (TVC) est relativement faible (5%) et les sujets qui y survivent récupèrent totalement dans la grande majorité des cas. Mais ils conservent un risque élevé de récidive d’événement thrombotique veineux (ETV), de nouvelle TVC mais aussi de thrombose veineuse profonde des membres, d’embolie pulmonaire ou de thrombose veineuse splanchnique, qui surviennent la plupart du temps dans le mois suivant l’événement initial. Le traitement recommandé repose sur une anticoagulation par anti-vitamine K sur une durée à adapter en fonction du patient. Seules quelques courtes séries de cas ont évalué les anticoagulants oraux directs (AOD) dans cette indication et les premiers résultats semblent prometteurs. Restait à les évaluer dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé. C’est ce que vient de faire une équipe portugaise qui publie ses résultats pour le dabigatran dans le JAMA Neurology du mois de septembre.
Dabigatran vs warfarine sur 24 semaines
L’essai exploratoire RE-SPECT CVT a ainsi comparé en ouvert l’efficacité et la sécurité de cet anticoagulant d’action directe à celles de la warfarine, chez des patients ayant eu une thrombose des veines cérébrales ou des sinus duraux, et recrutés dans 9 pays d’Europe dont la France. Au total, 120 patients ont été randomisés pour recevoir du dabigatran étexilate 150 mg 2x/j ou une dose ajustée de warfarine sur une durée de 24 semaines (titration pour obtenir un INR entre 2 et 3). L’âge moyen était de 45,2 ans et 55% des participants étaient des femmes.
Un risque thrombotique réduit et peu de saignements majeurs dans les deux groupes
Le critère principal composite d’évaluation comprenait les nouveaux ETV et les saignements majeurs durant la période d’exposition au traitement. Aucun ETV n’a été rapporté dans les deux groupes. Et seuls 3 saignements majeurs ont été enregistrés : un saignement intestinal dans le groupe dabigatran et 2 hémorragies intracrâniennes dans le groupe warfarine. Indépendamment de leur sévérité, des saignements se sont produits chez 20% des patients, avec des fréquences similaires dans les deux groupes. Une recanalisation veineuse a été réalisée chez 33 patients (60%) du groupe dabigatran et 35 patients (67,3%) du groupe warfarine.
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