Tests salivaires rapides RT-LAMP intégrés : la HAS ne recommande plus leur prise en charge

  • Aude Lecrubier
  • publisher.default.value

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Il s’agit d’un revers majeur pour les tests salivaires rapides RT-LAMP intégrés de détection du SARS-CoV-2 (qui n’utilisent pas la technique de RT-PCR). La Haute Autorité de santé (HAS)compte tenu des nouvelles données disponiblessuspend sa recommandation de prise en charge de ces tests[1]

En cause, une grande variabilité des résultats obtenus, remettant en cause leur efficacité alors que « des alternatives fiables présentant les mêmes niveaux d’acceptabilité ou de rapidité existent désormais », note la HAS.

A ce jour, quatre systèmes intégrés disponibles ont fait l’objet d’études retenues dans l’évaluation de la HAS : EasyCOV® distribué par Skillcell, Genelyzer FII® distribué par Canon Medical, ID NOW® distribué par Abbott Diagnostics et OptiGene® distribué par la société du même nom.

Des données de sensibilité trop inégales

L’ensemble des dernières données de performances disponibles sur ces 4 tests RT-LAMP intégrés sur prélèvement salivaire rapportent une spécificité [2]   considérée comme bonne, avec des résultats de 97% à 99%.

En revanche, les données de sensibilité[3] ne sont pas au rendez-vous. Ces tests présentent des résultats très hétérogènes variant de 30% à 90%, « sans véritable explication ».

Cette hétérogénéité est observée en population globale (chez les personnes symptomatiques ou non). De plus, pour un même test, l’hétérogénéité d’un prélèvement à l’autre a été observée entre études ou au sein d’une même étude, et dans des lieux de prélèvement différents.

« Ces nouvelles données n’ont pas permis de lever le doute quant aux performances diagnostiques de cette technique », souligne la HAS.

D’autres alternatives rapides et peu invasives

La HAS précise que d’autres techniques de détection du génome du SARS-CoV-2 ont été validées sur matrice salivaire (RT-PCR, TMA[3]) depuis « permettant de couvrir le besoin de détection du génome viral lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile voire impossible ».

Aussi, des tests de détection antigénique du SARS-CoV-2 moins invasifs que le prélèvement nasopharyngé comme le prélèvement nasal profond ou nasal antérieur ont été validés.

« Cela permet de couvrir le besoin de tests peu invasifs et rapides (moins de 30 minutes) sous forme de TDR, TROD ou d’autotests, notamment en contexte de contact tracing et de dépistage », indique la HAS.

Comme pour l’ensemble des avis de la HAS, celui-ci est susceptible d’évoluer en fonction de la disponibilité de nouvelles données.

Cet article a initialement été publié sur le site internet Medscape.