Tendances sur 20 ans pour le cancer du poumon : plus de femmes, plus de non-fumeurs, plus de diagnostics tardifs

Pourquoi est-ce important ?

• Ces tendances concernant le cancer du poumon proviennent des plus grandes études de cohorte prospectives en situation réelle menées dans le monde.
• Un diagnostic précoce reste essentiel pour les prestataires de soins en médecine générale, les pneumologues et les oncologues.
• Les prestataires de soins en médecine générale doivent maintenir un indice élevé de suspicion et réaliser un dépistage des femmes et des non-fumeurs symptomatiques par tomodensitométrie à faible dose.

Méthodologie

• La dernière étude française KBP, qui s’étend du 1er janvier au 31 décembre 2020, et connue sous le nom de KBP2020, est basée sur 8 999 patients atteints d’un cancer du poumon nouvellement diagnostiqué.
• L’étude compare les résultats obtenus en 2020 à ceux de cohortes ayant une méthodologie similaire en 2010 (n = 7 051) et en 2000 (n = 5 667).
• Les 3 cohortes évaluent les tendances sur une période de 20 ans en matière de sexe, de statut tabagique, de caractéristiques tumorales et de mortalité.
• Les données proviennent de patients consécutifs diagnostiqués dans des hôpitaux publics non universitaires en France.
• Les trois études KBP ont la même méthodologie et des centres participants similaires. De plus, elles s’appuient sur des méthodes de recrutement des patients comparables, avec des critères d’inclusion et d’exclusion similaires et de nombreuses questions similaires des services de pneumologie ou d’oncologie répondants.
• Le financement de l’étude provient de 12 laboratoires pharmaceutiques, dont AstraZeneca, Bayer et Boehringer Ingelheim.

Principaux résultats

• La proportion de cancers du poumon incidents chez les femmes a augmenté au cours des 20 dernières années (P < 0,0001), peut-être en raison de l’évolution des habitudes tabagiques :
  • 2020 : 34,6 %.
  • 2010 : 24,3 %.
  • 2000 : 16,0 %.
• La proportion d’adénocarcinomes chez les patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) a augmenté au cours des 20 dernières années (P < 0,0001) :
  • 2020 : 59,5 % (rapport de cotes multivarié par rapport à l’année 2000 de 2,7).
  • 2010 : 52,6 % (rapport de cotes multivarié par rapport à l’année 2000 de 2,0).
  • 2000 : 34,9 % (valeur de référence pour le calcul des rapports de cotes).
• La proportion de cancers du poumon incidents chez les non-fumeurs a augmenté au cours des 20 dernières années (P < 0,0001) :
  • 2020 : 12,6 %.
  • 2010 : 10,9 %.
  • 2000 : 7,2 %.
• La proportion de diagnostics tardifs de CBNPC (au stade métastatique/disséminé) a augmenté par rapport à l’an 2000 :
  • 2020 : 57,6 %.
  • 2010 : données non fournies.
  • 2000 : 42,6 %.
• La mortalité à 3 mois variait considérablement selon le stade en 2020 :
  • CBNPC localisé : 3 %.
  • CBNPC localement avancé : 9,6 %.
  • CBNPC métastatique/disséminé : 29,1 %.
• La mortalité à 3 mois s’est légèrement améliorée au fil du temps :
  • CBNPC localisé : 3 % en 2020, contre 6,6 % en 2010 et 8,3 % en 2000.
  • CBNPC localement avancé : 9,6 % en 2020, contre 13,8 % en 2010 et 20,2 % en 2000.
  • CBNPC métastatique/disséminé : 29,1 % en 2020, contre 31,9 % en 2010 et 33,7 % en 2000.
  • Cancer bronchique à petites cellules : 24,6 % en 2020, contre 24,9 % en 2010 et 27,1 % en 2000.

Limites

• La méthodologie de l’étude était observationnelle.
• Les données de mortalité à 5 ans pour 2020 n’ont pas encore été rapportées.