Taux d’attaque de l’infection à SARS-CoV-2 chez les sujets VIH ou sous PrEP

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Messages principaux

  • Le risque de présenter une forme symptomatique de COVID-19 est similaire chez les patients infectés par le VIH et chez les utilisateurs de prophylaxie pré-exposition (PrEP) par rapport au reste de la population générale, selon une étude menée dans le département du Rhône. Aussi l’immunodéficience, ainsi que le contexte social propre à cette population (plus souvent précaire et ayant plus d’interactions sociales à risque) ne semblent pas l’exposer à un sur-risque.

L'immunodéficience et l'inflammation chronique qui caractérisent les patients infectés par le VIH pourraient constituer un risque accru d’infection ou de développement d’une forme sévère de COVID-19. Par ailleurs, la situation sociale d’une partie de ces sujets, ainsi que celle des sujets sous PrEP pourrait aussi constituer un risque d’infection. Si les premières études menées auprès des cohortes hospitalisées ou parmi des séries de cas semblent rassurantes, aucune donnée épidémiologique n’est pour l’heure disponible concernant ces deux groupes de populations.

Aussi, une équipe lyonnaise des Hospices Civils a mené une analyse rétrospective sur les données recueillies entre le 2 février et le 26 avril à partir des analyses RT-PCR réalisées par le laboratoire (selon l’indication des tests en vigueur à l’époque), soit 24.860 échantillons provenant de 19.113 patients (dont 77 infectés par le VIH et 27 utilisateurs de PrEP). Le laboratoire avait, sur la période, posé 83% de tous les diagnostics COVID-19 du département. Par ailleurs, 4.755 patients infectés par le VIH et 1.867 utilisateurs de PrEP étaient pris en charge dans le département du Rhône.

Au total, 3.648 patients ont été infectés par le SARS-CoV-2, dont 12 sujets VIH et 4 sujets sous PrEP, soit un taux de positivité de 19,1%, similaire dans ces deux groupes et dans le reste de la population (15,6% et 14,8% respectivement vs 19,1%). Le taux d’attaque est également comparable chez les patients VIH ou les utilisateurs de PrEP (0,31% et 0,38%) que chez les autres (0,24%, différence non significative), que la représentativité du laboratoire soit ou non prise en compte. Selon l’analyse multivariée, le fait d’être infecté par le VIH ou d'être  sous PrEP n’exposait pas à un sur-risque de présenter une forme symptomatique de COVID-19.

Sachant que seules les personnes symptomatiques ou professionnels de santé ont bénéficié de la stratégie diagnostique française, ces résultats suggèrent que ces patients ne sont pas à risque d’infection ou de forme symptomatique, ce qui corrobore aussi le fait que les données hospitalières acquises au plan international ne montrent pas de sur-représentation des sujets VIH parmi les sujets hospitalisés pour forme grave.