Téléconsultations : pas si fréquentes
- Actualités Médicales
En médecine générale, la téléconsultation s’est fortement développée depuis l’épidémie de Covid-19, bien qu’elle reste une modalité de consultation relativement peu fréquente. Ainsi, un travail de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques)1 indique qu’en 2021, 9,4 millions de téléconsultations de médecine générale ont été réalisées chez un praticien libéral et 1,1 million par des médecins salariés en centres de santé. Pour les libéraux, elles ont représenté 3,7% de leur activité en 2021 (5,7% en 2020), mais restent moins nombreuses que les visites à domicile depuis la fin du premier confinement.
La téléconsultation se développe mais reste encore relativement rare
Ce sont surtout les praticiens et les patients jeunes qui y ont recours. En 2021, les téléconsultations ont représenté 4,8% de l’activité des médecins libéraux de moins de 40 ans, mais seulement 2,5% de celle de leurs confrères de 65 ans ou plus. La même année, 45,2 % des téléconsultations de médecins généralistes libéraux ont été réalisées avec des patients de 15 à 44 ans, contre 28,7% des consultations en cabinet.
Contrairement à ce qui a pu en être attendu, elles sont réalisées moins souvent avec les patients les plus précaires, dans les territoires les moins pourvus en généralistes et en territoires ruraux. Ainsi :
- 11,8% des consultations à distance réalisées avec les patients âgés de 15 à 44 ans ont concerné un bénéficiaire de la CSS (Complémentaire santé solidaire), contre 18,8% de celles en cabinet.
- En Île-de-France, 7,8% de l’activité des médecins généralistes libéraux correspondait à des consultations à distance en 2021 (12,0% à Paris et 7,2% dans les banlieues du pôle urbain de Paris), contre 2,2% dans les territoires ruraux hors outre-mer.
- La même année, 69,4% des téléconsultations ont été réalisées pour des patients vivant dans les villes-centres ou les banlieues des grands pôles, où réside 56,9% de la population. En comparaison, 17,9% des consultations à distance se sont adressées à des patients installés dans des territoires ruraux hors outre-mer, où réside 27,6% de la population.
- 23,3% des téléconsultations ont été faites avec les 20% de la population les mieux dotés en médecins généralistes, tandis que 17,9% ont été réalisées avec les 20% les moins bien dotés.
Des règles de bonne pratique à respecter
Cela étant, comme l’indique la HAS (Haute Autorité de santé)2, « le recours aux téléconsultations est désormais installé dans les usages. » Comme toute pratique, il comporte des risques. La HAS publie en conséquence un « Flash sécurité patient » pour les minimiser. Il est articulé autour de 5 règles de bonne pratique :
- Bien organiser la téléconsultation. Veiller en particulier à la qualité du matériel utilisé, au respect de la protection des données personnelles et à la tranquillité du lieu de consultation.
- Bien préparer la séance en vérifiant le consentement du patient et l’adéquation de son état de santé à une téléconsultation.
- Avoir les mêmes exigences qu’en consultation en présentiel, s’assurer de la bonne compréhension par le patient des explications qui lui sont données et proposer une consultation en présentiel au moindre doute quel qu’en soit l’origine.
- Recommander une consultation en présentiel en cas de persistance ou d’aggravation des symptômes.
- Rédiger un compte-rendu de la téléconsultation et s’assurer de sa transmission sécurisée aux professionnels de santé impliqués.
Le « flash » donne trois exemples éloquents où le manque de respect de ces précautions a conduit à des situations très préjudiciables pour les patients concernés.
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