Syndrome de perfusion du propofol : quelle est la conduite à tenir ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Suite au signalement de 2 cas d'issue fatale de syndrome de perfusion du propofol survenus à 1 mois d'intervalle dans un service de réanimation, l’ANSM souhaite sensibiliser les professionnels de santé à ce syndrome, ses facteurs de risque et sa prise en charge.
Le propofol est un agent anesthésique intraveineux dont l’utilisation pour la sédation en Unités de Soins intensifs peut être associée à un ensemble de troubles métaboliques et de défaillances organiques : on parle de syndrome de perfusion du propofol, un effet rare pouvant entraîner le décès.
Comment le reconnaître ?
Ce syndrome de perfusion du propofol peut se manifester par les évènements suivants : acidose métabolique, rhabdomyolyse, hyperkaliémie, hépatomégalie, insuffisance rénale, hyperlipidémie, arythmie cardiaque, syndrome de Brugada (ECG de type sus-décalage du segment ST avec aspect en dôme), insuffisance cardiaque d’évolution rapide ne répondant généralement pas à un traitement par un agent inotrope. Dans la littérature, des lésions encéphaliques sévères (noyaux gris centraux) ont également été rapportées de manière concomitante au syndrome métabolique chez une patiente après seulement 3 heures d’un acte chirurgical sous anesthésie intraveineuse au propofol.
Le diagnostic du syndrome de perfusion du propofol peut être difficile à évoquer car les manifestations cliniques sont parfois non spécifiques. Ainsi, devant une dégradation hémodynamique ou l’apparition d’une acidose métabolique (lactique) non expliquées par la situation clinique chez un patient traité par propofol, il est important d’évoquer ce syndrome.
Quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés : jeune âge (le propofol est contre indiqué chez les patients de moins de 16 ans pour la sédation continue en Unité de Soins Intensifs), diminution des apports en hydrates de carbone (jeûne périopératoire), co-administration de metformine, diminution de l’apport tissulaire en oxygène, lésion neurologique grave et/ou sepsis, fortes doses d’un ou de plusieurs des agents pharmacologiques suivants : vasoconstricteurs, stéroïdes, agents inotropes ou utilisation de propofol à des doses supérieures à 4 mg/kg/h durant plus de 48 h. Parfois, le syndrome de perfusion du propofol peut être révélateur d’une maladie mitochondriale.
Quelle est la conduite à tenir ?
Face à la suspicion d’un syndrome de perfusion du propofol, il est nécessaire d’arrêter le propofol dès que possible et utiliser un autre traitement sédatif. Dans la majorité des cas, lorsque le propofol est arrêté précocement, l’évolution est favorable.
Des mesures de surveillance peuvent être mises en place, notamment en cas de perfusion prolongée ou à forte posologie, pour détecter la survenue de ce syndrome telles que monitoring ECG, réalisation de gaz du sang artériels avec dosage des lactates, dosage des CPK et dosage des triglycérides.
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