Survie à 30 jours de patients atteints de lymphome et COVID-19 positifs
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une équipe française a souhaité décrire les caractéristiques des patients atteints de lymphome, hospitalisés pour une infection à SARS-CoV-2.
Une population de 89 patients atteints de lymphome et hospitalisés pour COVID-19 a pu être analysée. L’âge (≥70 ans) et la présence d’un lymphome récidivant ou réfractaire constituaient des facteurs associés au risque de mortalité à 30 jours. En revanche, en l’absence de ces facteurs, la survie à 30 jours était semblable à celle des sujets infectés par le SARS-CoV-2 issus de la population générale.
Méthodologie
Cette étude de cohorte multicentrique rétrospective a utilisé les données de la base PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information), afin d’identifier tous les patients adultes atteints de lymphomes hospitalisés pour COVID-19 entre mars et avril 2020 au sein de 12 hôpitaux répartis sur 3 régions françaises particulièrement touchées par la première vague de COVID-19 (Île-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté).
Principaux résultats
Au total, 89 patients ont été inclus dans les analyses : âge médian 67 ans, 66% d’hommes, 86% de lymphome non hodgkinien à cellules B et 72% des patients avaient des comorbidités, dont de l’hypertension (44%), du diabète (22%), un antécédent de cancer 13%.
Sept patients sur dix avaient reçu un traitement contre le lymphome dans l’année précédant l’hospitalisation, dont des anticorps anti-CD20 (53%) et de la bendamustine (10%). Au moment de l’admission hospitalière, 26% étaient en première ou seconde ligne de traitement, 15% avaient une récidive de lymphome ou un lymphome réfractaire, 14% étaient en phase de surveillance renforcée et 45% des patients étaient en rémission partielle ou totale de leur lymphome. Les symptômes les plus fréquemment liés au COVID-19 étaient la dyspnée (65%), la toux (60%), la fièvre (48%), la diarrhée (24%). La durée médiane des symptômes était de 6 jours.
Le suivi était de 33 jours après l’admission, et la survie à 30 jours de la population globale était de 71% et celle des patients âgés de moins de 70 ans atteignait 88%.
En analyse multivariée, le fait d’avoir 70 ans ou plus triplait presque le risque de mortalité (hazard ratio (HR) 2,87 [1,20-6,85], p=0,02), et le fait d’avoir une récidive de lymphome ou un lymphome réfractaire faisait plus que doubler le risque de mortalité (HR 2,54 [1,14-5,66], p=0,02).
Un traitement par bendamustine était associé à un triplement du risque mortalité à 30 jours (HR 3,20 [1,33-7,22], p=0,01), cependant ce traitement était le plus souvent administré chez des patients ayant un lymphome récidivant ou réfractaire. Par ailleurs, les analyses sur ce point ne portent que sur 9 patients.
Limitations
Des patients souffrant de lymphome et infectés par le SARS-CoV-2 ont pu être hospitalisés dans d’autres unités que les unités d’hématologie et ont donc été exclus de l’étude. Étude rétrospective sans comparaison possible avec des patients COVID-19 positifs sans lymphome.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé