Surpoids et obésité durant l’enfance et l’adolescence : des conséquences sur la rigidité artérielle ?
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude publiée dans The Lancet suggère qu’une adiposité persistante entre 9 et 17 ans aurait un impact délétère sur la rigidité artérielle à 17 ans. Cependant, le retour à un niveau normal de masse grasse durant cette période serait associé à une niveau de rigidité artérielle comparable à celui des individus qui auraient conservé une masse grasse normale durant leur enfance et adolescence. L’association serait d’autant plus forte si l’individu a également une dyslipidémie ou une augmentation de la pression artérielle.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Il existe peu de données sur les associations entre les troubles métaboliques, l’adiposité et la progression des maladies artérielles. Ces conclusions sont intéressantes car elles pourraient contribuer à favoriser la mise en place de mesures préventives des maladies artérielles dès le plus jeune âge.
Méthodologie
Des participants de l’étude Avon Longitudinal Study of Parent and Children (ALSPAC) ayant eu des mesures détaillées de leur adiposité entre 9 ans et 17 ans et de leur rigidité artérielle (mesurée par la vitesse d’onde pulsatile entre la carotide et le fémur) ont été inclus dans cette étude. L’IMC et le ratio taille/poids étaient calculés, la circonférence à la taille et la masse grasse mesurées tous les deux ans entre 9 et 17 ans.
Les individus ont été classés :
- En fonction de leur masse grasse au niveau du tronc (sujets normaux si <75e percentile ou masse grasse élevée si >75e percentile).
- En fonction de leur statut métabolique : en sujet métaboliquement sain ou métaboliquement non sain s’ils présentaient au moins 3 des facteurs de risque suivants : pression artérielle systolique élevée, taux de triglycérides ou glycémie élevés (tous >75e percentile) ou taux de HDL-cholestérol faible (<25e percentile).
Principaux résultats
Au total, les données de 3.423 sujets ont été incluses dans les analyses, dont 45,5% de garçons. Sur l’ensemble des sujets suivis, 65% avaient un indice de masse grasse normal à 9 et à 17 ans, 10% un indice de masse grasse normal à 9 ans et élevé à 17 ans. Inversement 9% avaient un indice de masse grasse élevé à 9 ans et normal à 17 ans et 16% avaient un indice de masse grasse élevé à 9 et 17 ans. Trois groupes de sujets ont été identifiés en fonction de l’indice de masse grasse au niveau du tronc : un groupe avec indice élevé durant l’adolescence (n=569), moyen (n=991) et faible (n=1.730).
Les analyses ont montré qu’à 17 ans, la masse grasse totale était positivement associée à la vitesse d’onde pulsatile (0,004 m/s par kg [0,001-0,006], p=0,0081), mais que les preuves étaient faibles sur l’association entre la masse grasse tronculaire et la vitesse d’onde pulsatile. Des résultats persistaient même après ajustement aux paramètres démographiques, hémodynamiques et métaboliques.
Par rapport à un indice faible de masse grasse, la persistance d’un indice élevé de masse grasse (totale et tronculaire) à 9 ans et à 17 ans était associée à une vitesse d’onde pulsatile encore plus élevée (0,15 m/s par kg/m2 supplémentaire pour les deux, respectivement p=0,0044 et p=0,0021).
Les anomalies métaboliques amplifiaient l’effet délétère d’un indice élevé de masse grasse sur la rigidité artérielle (6,0 m/s pour les sujets métaboliquement sains versus 6,2 m/s pour ceux non métaboliquement sains).
Par ailleurs, les sujets parvenant à retrouver un indice normal de masse grasse durant l’adolescence avaient une vitesse d’onde pulsatile similaire à celle des individus qui avaient conservé un indice normal de masse grasse durant cette période.
Principales limitations
Les variabilités dans les mesures des paramètres lipidiques et glucidiques ont pu conduire à une mauvaise classification de certains sujets.
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