Sur-incidence de l’HTA chez les riverains des aéroports

  • Kourieh A & al.
  • Occup Environ Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • DEBATS est la première étude française longitudinale à s’être penchée sur la relation entre l’exposition au bruit des avions et le risque d’hypertension artérielle (HTA) chez les riverains des aéroports. Ses résultats confirment que le risque augmente avec le niveau sonore diurne et/ou nocturne, une fois les paramètres personnels et d’environnement ajustés.

Pourquoi est-ce important ?

Un certain nombre d'études transversales ont montré une association significative entre l'exposition au bruit des avions et la prévalence de l'hypertension. Cependant, les études longitudinales sont rares, et aucune n’a été conduite en France. L’étude française Discussion on the health effect of aircraft noise (DEBATS) a été initiée dans ce but en 2013, et livre ses résultats après 4 années de suivi.

Méthodologie

Cette étude a été menée auprès de la population adulte vivant à proximité des aéroports Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon-Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac. Les participants ont été répartis aléatoirement après stratification sur l’intensité sonore de leur lieu d’habitation (depuis <50 dB(A) jusque ≥60 dB(A)). L’ensemble des données sociodémographiques et les mesures de pression artérielle ont été conduites à domicile. Deux suivis ont été effectués, à 2 et à 4 ans, soit respectivement 992 et 811 participants parmi les 1.244 sujets (âge moyen 51 ans) inclus initialement.

Principaux résultats

À l’inclusion, la prévalence de l'hypertension était de 34%. À 2 et 4 ans, elle était de 35% et 38%. Les participants souffrant d'hypertension initialement ou perdus de vue au cours du suivi ont été exclus, conduisant à une population analysée de 639 sujets à 2 ans et 450 à 4 ans.

L’incidence de l’HTA augmentait pour chaque augmentation de 10 dB(A) du niveau sonore lié aux avions, que l’association, soit évaluée sur le seul niveau diurne, le niveau nocturne, ou la moyenne sur 24 heures intégrant une pondération permettant de mieux intégrer l’exposition au bruit durant les heures de soirée ou de nuit : le rapport des taux d’incidence après un suivi de 4 ans est compris entre 1,36 et 1,45 selon le niveau sonore choisi, et ce après ajustement sur de nombreux paramètres sociodémographiques, médicaux et environnementaux. Ces associations concernaient la pression artérielle diastolique et systolique. Par ailleurs, l’association apparaît sensible à la gêne sonore et la sensibilité au bruit ressenti au niveau personnel.