Suivi à long terme de la transplantation fécale pour infection récidivante à Clostridium difficile
- Perler BK & al.
- J Clin Gastroenterol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Le suivi à plus de 2 ans d’une cohorte de plusieurs centaines de patients ayant bénéficié d’une transplantation fécale pour infection récidivante à Clostridium difficile (ICD) montre que la procédure est globalement sûre et efficace à court terme et à long terme. Le risque d’infection grave est très faible. En revanche, certains semblent développer une prise de poids ou un syndrome de l’intestin irritable qui nécessitent de nouvelles investigations.
La transplantation fécale de microbiote est recommandée chez les patients souffrant d’une ICD. Cependant, deux alertes ont été émises par les autorités sanitaires américaines concernant quelques cas d’évènements indésirables graves liés à une infection par E coli chez des patients ayant bénéficié de ce traitement. Le suivi des cohortes déjà constituées est important pour préciser la nature et la fréquence de ces risques. Gastroenterology publie l’analyse d’une large cohorte monocentrique américaine.
Méthodologie
Cette étude prospective a été conduite à partir de tous les patients ayant bénéficié d’une transplantation pour ICD entre 2012 et 2018 et suivis sur plus de 2 ans. Sur la base des données de suivi, les évènements indésirables ont été analysés à 6 mois, 1 an, puis au-delà de 2 ans après l'intervention, et les facteurs de risque associés évalués.
Principaux résultats
Au total, la cohorte était constituée de 609 patients (âge médian 56 ans, 64,8% de femmes, 22,8% souffraient de MICI) et le suivi maximum était de 6,8 ans. Parmi eux, plus de 60% ont déclaré avoir eu la diarrhée à un moment donné du suivi, plus de la moitié ayant été résolu dans la semaine suivant le début des symptômes. La proportion de patients présentant une récidive d’ICD était de 0,9% à 1 semaine, puis 4%, 6,2% et 9,5% à 1, 6 et 12 mois.
Le suivi à long terme (≥2 ans) était disponible pour 252 patients, majoritairement plus âgés et plus souvent atteints de MICI que l’ensemble de la cohorte. Après un délai médian de 3,7 ans suivant la transplantation, 73 problèmes médicaux ou symptômes ont été signalés par 188 patients. Il s’agissait de troubles endocriniens ou métaboliques dans la majeure partie des cas (19,4%) : prise de poids (10,3%), 11 ayant préalablement présenté une obésité, diabète ou dyslipidémie (3%), dysthyroïdie (2,3%). Ensuite, les symptômes gastro-intestinaux (13,4%), étaient principalement de type MICI (4%) ou diarrhée chronique (5%).
Enfin, des infections graves sont survenues pour 11,8% des patients, après un délai médian de 29 mois. L'infection la plus fréquemment signalée était l'ICD (5,7%), puis la pneumonie (4,5%). Une septicémie est survenue chez 1,2% des patients. Un patient a déclaré une septicémie à E. coli après un délai de 22 mois. Au total, 93,7% des infections ont été résolues.
Enfin, 3,5% des patients ont déclaré une maladie à risque vital (cancer, infection…) et 3,8% sont décédés après un délai médian de 20 mois et 13,5 mois respectivement. Dans les deux cas, l’analyse des données suggère que le lien avec la transplantation fécale est peu probable.
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