Suffit-il vraiment de suivre les recommandations du PNNS-GS2 pour diminuer le risque de diabète de type 2 ?

  • Kesse-Guyot E & al.
  • Nutrition

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Les résultats d’une étude française menée sur une cohorte de près de 80.000 individus suivis durant environ 7 ans montrent avec un bon niveau de preuve qu’il est possible de réduire de moitié le risque de diabète de type 2 (DT2) en adoptant le plus souvent possible une alimentation en phase avec les recommandations du Programme National de Nutrition Santé. Pour rappel, le dernier PNNS est basé sur les recommandations nutritionnelles françaises de 2017.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?

Les recommandations nutritionnelles ont été revues en 2017 pour intégrer des valeurs en phase avec l’évolution de nos sociétés, notamment une moindre consommation de viande rouge, une consommation accrue de légumineuses et de céréales complètes. Les données concernant les bénéfices de l’alimentation sur la santé sont de plus en plus robustes. Par ailleurs, il semble plus juste et pertinent d’étudier un mode alimentaire dans son intégralité que la consommation d’un aliment en particulier, tant les interactions entre les nutriments peuvent être complexes. Ces données sont donc intéressantes et peuvent contribuer à consolider le discours des médecins dans l’objectif de la promotion d’une alimentation santé.

Méthodologie

Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’association entre l’observance aux recommandations alimentaires françaises de 2017 (via le score nutritionnel PNNS-GS2) et le risque de survenue d’un diabète de type 2 en tenant compte de l’impact de l’IMC.

Résultats

Au total, 79.205 adultes français (âge médian 41,5 ans, 78,5% de femmes, 65% ayant un niveau d’études supérieur) ont été suivis via la cohorte NutriNet-Santé (2009-2019).

Les habitudes alimentaires de cette population ont été recueillies via des questionnaires de la consommation alimentaire des 24 heures (6,6 questionnaires ont été enregistrés en moyenne par individus).

Par rapport à un score bas, un score PNNS-GS2 élevé était associé à une alimentation moins énergétique, comprenant moins d’aliments ultra-transformés, plus riche en glucides, en fibres, vitamines (sauf en vitamine B12), en minéraux et moins riche en lipides et sodium.

Le PNNS-GS2 moyen était de 0,34 chez les hommes et de 2,02 chez les femmes. Un PNNS-GS2 élevé (quintile 5, reflet d’une forte adhésion aux recommandations nutritionnelles françaises) était plus souvent retrouvé chez des sujets âgés, ayant un niveau d’éducation élevé, un emploi managérial ou à la retraite, des revenus élevés et chez ceux qui pratiquaient de l’activité physique et ne fumaient pas. 

Sur un suivi moyen de 6,8 ans, 676 cas de DT2 ont été diagnostiqués. Après ajustements, le risque de DT2 était diminué de 49% entre ceux dont l’alimentation était la plus souvent en accord avec les recommandations du PNNS par rapport à ceux qui s’en écartaient le plus (hasard ratio Q5 versus Q1 : 0,51 [0,37-0,69]). Les chercheurs n’ont pas mis en évidence un type d’aliment prépondérant renforçant spécifiquement l’association. L’IMC à l’inclusion pouvait influencer l’association jusqu’à 27%.