Suède 2023.UE – Conférence sur le cancer – L’UE ne néglige aucune piste dans la lutte contre le cancer

  • Shrabasti Bhattacharya
  • Actualités Congrès
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Le dépistage, la promotion d’un mode de vie sain et la prestation de soins anticancéreux de haute qualité dans tous les pays membres de l’UE constituent l’objectif.

Le 1er février, la présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne (UE) et la Commission européenne ont organisé conjointement une conférence sur le cancer intitulée « Équité, excellence et innovation : des soins modernes contre le cancer pour tous », au cours de laquelle d’éminents spécialistes du cancer issus du domaine des soins de santé et du monde universitaire, ainsi que des représentants politiques de haut niveau, ont discuté des stratégies actuelles de prévention du cancer mises en œuvre par l’UE, des moyens de les améliorer et des efforts de l’UE en faveur de la prestation de soins contre le cancer équitables pour tous.

Assurer la prévention du cancer et sa prise en charge pour tous et chacun

Le cancer est l’un des principaux défis en matière de santé et la deuxième cause de mortalité puisqu’il est responsable d’un décès sur quatre dans l’UE, a déclaré Stella Kyriakides, la commissaire européenne en charge de la santé et de la sécurité alimentaire. La mortalité par cancer varie du simple au double au sein de l’UE, ce qui est inquiétant, avec de grandes disparités concernant les taux de dépistage. En outre, la prestation de soins de santé de bonne qualité constitue un défi dans les zones reculées et parmi les sous-populations moins instruites ou à bas revenu. Le registre européen des inégalités face au cancer, une initiative phare du plan européen pour vaincre le cancer, cherche à identifier et à réduire ces inégalités dans la prévention et la prise en charge du cancer entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci, qui peuvent dépendre fortement du statut socio-économique des patients, de leur âge et ou de leur sexe.

Le dépistage étant important pour la détection précoce, la Commission vient de mettre en œuvre des recommandations modernes et fondées sur les données scientifiques pour le dépistage du cancer. Ces programmes de dépistage étendus couvrent six types de cancer, qui représentent 50 % de l’ensemble des diagnostics de cancer et des décès liés au cancer dans l’UE.

« Après l’été, nous présenterons une nouvelle recommandation sur les cancers évitables par la vaccination, ainsi que des mesures visant à créer des environnements sans tabac, afin de contribuer à la réalisation de notre objectif d’une génération sans tabac d’ici 2024 » a déclaré Mme Kyriakides. Des discussions sur la création d’un nouveau groupe de travail UE-États-Unis qui aidera les patients et leurs familles à mieux lutter contre le cancer sont également en cours.

La survie au cancer du poumon est axée sur le développement des soins de médecine générale.

À ce jour, le cancer du poumon a causé plus de décès que tout autre cancer. Mia Rajalin, membre du conseil d’administration de l’Association suédoise contre le cancer du poumon et survivante d’un cancer du poumon, a livré ses témoignages et ceux d’un certain nombre de ses alliés sur la lutte contre cette maladie. Depuis son diagnostic en 2017, elle a reçu des soins exceptionnels, a-t-elle précisé. Pourtant, il lui a fallu se déplacer 14 fois avant de passer une radiographie, car son médecin généraliste insistait sur le fait qu’elle ne pouvait pas avoir de cancer du poumon dans la mesure où elle n’avait jamais fumé. Selon Mme Rajalin, la plupart des patients (70 % des hommes et 51 % des femmes) ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon avant l’âge de 40 ans n’ont jamais fumé et signalent des symptômes courants tels qu’une toux, de la fatigue et des difficultés respiratoires. La plupart de ces patients se font prendre en charge dans le cadre des soins de médecine générale et, en vertu des dispositions actuelles, ne sont pas éligibles au dépistage du cancer du poumon. « Tout le monde ne sait pas que n’importe qui peut développer un cancer du poumon. C’est sur ce point qu’il convient à présent d’insister » souligne Mme Rajalin. Elle préconise une approche davantage centrée sur le patient, des tests approfondis, quel que soit le statut tabagique du patient, et l’utilisation d’outils d’évaluation des risques dans le cadre des soins de médecine générale, de sorte que les médecins généralistes soient mieux équipés pour poser un diagnostic correct.

Campagnes contre le cancer en Estonie

La campagne de prévention du cancer en Estonie (PrEvCan) a été lancée par la Société européenne des infirmières en oncologie (European Oncology Nursing Society) et la Société européenne d’oncologie médicale (European Society for Medical Oncology) en octobre 2022, et devrait se poursuivre jusqu’en septembre 2023. Cette campagne offre un regard fascinant sur la manière dont une nation européenne éduque sa population dans le but de réduire le fardeau du cancer. Des médecins, des infirmières et des étudiants de différents établissements d’enseignement supérieur en Estonie ont uni leurs efforts pour se porter volontaires et mener des activités de sensibilisation à la prévention du cancer. Le Code européen contre le cancer a établi 12 recommandations, dont la plupart sont axées sur l’amélioration du mode de vie et seront suivies au cours de cette période de campagne de 12 mois.

Kristi Rannus, ancienne infirmière en oncologie et désormais professeure au Collège des soins de santé de Tallinn en Estonie, explique qu’en octobre 2022, la campagne a fait connaître les effets nocifs du tabac aux écoliers, à leurs parents et aux enseignants à l’aide d’un court-métrage et d’une conférence. Cela les a sensibilisés aux risques sanitaires causés par les cigarettes électroniques et a attiré leur attention sur la littérature scientifique.

En novembre et décembre, la campagne PrEvCan a fait la promotion d’environnements sans tabac à domicile et sur le lieu de travail et a encouragé le grand public à maintenir un poids santé. Ces messages ont également été largement diffusés sur les réseaux sociaux, ce qui a suscité l’intérêt des Estoniens pour la prévention du cancer par un mode de vie sain. La population estonienne sera encouragée à adopter un régime alimentaire sain, à réduire sa consommation d’alcool et à participer à davantage de programmes de dépistage du cancer lors des prochaines campagnes. Toutes ces mesures visent à outiller aussi bien le grand public que les professionnels de la santé pour lutter contre le cancer.