Stimulateur cardiaque implantable après radiothérapie pour cancer du sein : quelle probabilité ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Une étude exploratoire vient de montrer que les femmes traitées par radiothérapie pour cancer du sein en France au cours des deux dernières décades auraient deux fois plus de probabilité de recevoir un stimulateur cardiaque implantable que celles qui n’avaient pas été traitées par radiothérapie. 

Ces données nécessitent cependant d’être confirmées par une étude de plus large envergure.

 

Pourquoi est-ce important ?

Il existe peu de données sur les complications cardiaques de la radiothérapie du cancer du sein, notamment les arythmies, les troubles de la conduction, et en particulier les cas graves nécessitant l’implantation d’un stimulateur cardiaque. D’où l’intérêt de ces données.

 

Méthodologie

Cette étude a été réalisée à partir d’un échantillon représentatif de la base de données médicale française. Les femmes ayant eu un cancer du sein et qui ont été traitées avec ou sans radiothérapie entre 2008 et 2016 ont été incluses dans l’étude et suivies jusqu’en 2018. L’incidence de la pose d’un stimulateur cardiaque implantable de novo chez des femmes atteintes de cancer du sein et traitées ou non par radiothérapie a été comparée à celle de la population générale.

 

Principaux résultats

Au total, 3.853 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2008 et 2016 ont été incluses. Parmi elles, 77% ont été traitées par radiothérapie. Ces dernières étaient plus jeunes (60,1 ans versus 65,9 ans), avaient plus souvent subi une chirurgie initiale (97% versus 65%) et recevaient une chimiothérapie dans une plus forte proportion (32% versus 19%). Le suivi moyen était de 5,8 ans pour les femmes traitées par radiothérapie et de 5,5 ans pour les autres. Le taux de mortalité était moindre chez celles qui avaient bénéficié d’une radiothérapie (11% versus 27%). Au global, 35 stimulateurs cardiaques ont été implantés au cours de la période de l’étude (28 chez des femmes qui avaient été traitées par radiothérapie) et 7 chez les autres (soit 0,94% et 0,79%, p=0,68).

Le ratio d’incidence standardisé (RIS) était de 2,18 [1,45-3,06] pour les femmes atteintes de cancer du sein et traitées par radiothérapie et de 1,01 [0,40-1,90] pour celles atteintes de cancer du sein non traitées par radiothérapie. En analyse multivariée, après ajustement sur l’âge au diagnostic du cancer du sein, le risque de recevoir un stimulateur cardiaque avait tendance à être plus élevé chez les femmes atteintes de cancer du sein traitées par radiothérapie que celles qui ne l’avaient pas été (hazard ratio 2,08 [0,87-4,97], p=0,09). Par exemple, chez les femmes qui avaient atteint 90 ans, l’incidence cumulée d’avoir à recevoir un stimulateur cardiaque implantable était 2,5 fois plus important chez les patientes atteintes de cancer du sein et traitées par radiothérapie que les autres (4,6% versus 1,71%) En dehors de l’âge, aucun autre facteur de risque venant modifier ce risque n’a été identifié.

Principales limitations

Faible échantillon.