Statut social : un rôle pronostic dans la leucémie lymphoïde chronique ?

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À retenir

  • Une étude a montré qu’une catégorie socioprofessionnelle basse était un facteur pronostique de surmortalité chez les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC).
  • Un ouvrier souffrant de LLC aurait ainsi 4 fois plus de risque de mortalité par rapport à un cadre supérieur.

Pourquoi est-ce important ?

La LLC est le cancer hématologique le plus fréquent en France. L’âge médian au diagnostic est de 71 ans pour les hommes et 74 ans pour les femmes. Au diagnostic, 7 patients sur 10 sont asymptomatiques et porteurs d’une forme indolente. Un tiers d’entre eux ne nécessiteront jamais de traitement. Les progrès thérapeutiques de ces dernières années ont contribué à faire de la LLC une maladie chronique. Les facteurs génétiques et l’exposition environnementale sont des facteurs pronostiques connus. En revanche, le rôle pronostique du statut et de l’environnement social mis en évidence pour certains cancers solides, reste peu clair dans les leucémies lymphoïdes chroniques.

Méthodologie

Les patients inclus étaient atteints de LLC et inscrits au Registre régional des hémopathies malignes de Normandie. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’influence du statut social individuel (catégories socio-professionnelles divisées en cinq catégories : agriculteurs, artisans, cadres supérieurs, cadres moyens et ouvriers) et de l’environnement social (mesuré par l’indice de privation européen) sur la survie nette d’une population atteinte de LLC (indépendamment de toutes autres causes de décès en utilisant les tables de mortalité françaises).

Principaux résultats

Au global, 780 patients ont été inclus dans les analyses (âge médian 73 ans, 57% d’hommes, suivi médian 7,9 ans). Sur l’ensemble de la cohorte, 9% étaient fermiers, 4% artisans, 10% cadres supérieurs, 12% cadres moyens et 28% ouvriers.

La survie brute à 10 ans était de 50% et la survie nette à 10 ans de 80%.

En analyse multivariée, plusieurs facteurs ont été associés à un risque de surmortalité, notamment des facteurs sociaux individuels : avoir un emploi parmi ceux jugés les moins élevés socialement favoriserait le risque de surmortalité. Le risque de surmortalité était ainsi multiplié par 3,57 et 4,15 pour un ouvrier et un artisan respectivement, par rapport à ceux ayant les emplois les plus élevés. D’autres facteurs de surmortalité ont également été mis en évidence, notamment un stade Binet B ou C du cancer multiplait le risque de surmortalité par un facteur 3,43, le taux de lymphocytes>15g/L par un facteur 3,80. L’indice de privation européen n’a quant à lui pas été associé à une augmentation du risque de surmortalité.