Somnolence excessive : ne pas la banaliser

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié une mise au point sur la narcolepsie et l’hypersomnolence excessive.

Celle-ci est caractérisée par deux symptômes : une quantité excessive de sommeil (nuits prolongées, siestes longues) et une mauvaise qualité de l’éveil, avec souvent un besoin irrépressible de s’endormir. Il ne faut pas la banaliser, car ses répercussions peuvent être sérieuses : baisse des performances académiques et professionnelles, accidents domestiques ou du travail, accidents de la route (elle en est un des principaux facteurs).

Elle a plusieurs causes :

  • La privation de sommeil, parfois associées à des apnées du sommeil, un syndrome des jambes sans repos ou des troubles du rythme circadien ;

  • Certaines maladies métaboliques (obésité, diabète) ou psychiatriques (dépression, troubles bipolaires) ;

  • Certains psychotropes ;

  • Les pathologies d’hypersomnolence centrale : narcolepsie, hypersomnie idiopathique, syndrome de Kleine-Levin.

La narcolepsie toucherait entre 10.000 et 30.000 personnes en France. Elle est en moyenne diagnostiquée avec un retard de 8 à 10 ans (comme l’hypersomnie). Il en existe deux types (1 et 2).

La narcolepsie de type 1 est caractérisée par l’association de somnolence diurne et d’épisodes de cataplexie. Elle serait due à une déplétion de neurones à hypocrétine, d’origine auto-immune. Les options thérapeutiques sont le recours à la dopamine ou à la noradrénaline pour compenser le manque d’hypocrétine, ainsi qu’à l’histamine pour augmenter la vigilance. Elles sont en général efficaces. Deux traitements récents réduisent la somnolence diurne : le solriamfetol (qui agit sur le transporteur de la dopamine et de la noradrénaline) et le pitolisant (qui agit sur le transporteur de l’histamine), qui atténue les manifestations de cataplexie.

La narcolepsie de type 2 est plus rare. Elle est caractérisée par une somnolence diurne excessive associée à des envies incontrôlables de sommeil et parfois à une paralysie du sommeil, ainsi qu'à des hallucinations hypnagogiques/hypnopompiques.

En conclusion, les troubles de somnolence excessive sont un véritable enjeu de santé publique, qui justifie la recherche importante qui leur est consacrée.