Sommeil et cancer du poumon : une étude révèle plusieurs facteurs de risque
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À retenir
- Les petites dormeuses (<7h/j) et les grosses dormeuses (≥8h/j) ont plus de risque de développer un cancer du poumon que les femmes dont la durée du sommeil est normale (entre 7h et moins de 8h).
- Le risque de cancer du poumon serait plus prononcé chez les petites dormeuses qui ont travaillé la nuit durant au moins 5 ans, ainsi que chez les femmes qui fumaient et qui avaient d’importants troubles du sommeil.
Pourquoi est-ce important ?
Les perturbations du rythme circadien (dues au travail de nuit et/ou aux troubles du sommeil) sont délétères pour la santé. Certaines études ont démontré une association délétère entre le sommeil et le risque de cancer du sein et de la prostate. Si le tabagisme constitue la cause principale de cancer du poumon, en revanche, l’étiologie de ce cancer n’est pas totalement élucidée, en particulier en ce qui concerne le rôle des facteurs environnementaux et hormonaux chez la femme. Il existe peu de données sur l’éventualité d’une association entre troubles du rythme circadien et cancer du poumon. D’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
Cette étude multicentrique a évalué l’association entre troubles du sommeil, travail de nuit et risque de cancer du poumon chez des femmes âgées de 18 à 75 ans. Il s’agit d’une étude cas-témoins menée entre 2014 et 2017 chez des femmes vivant en Ile-de-France. Elle est basée sur une population de 716 sujets atteints de cancer du poumon et de 758 témoins. La durée du sommeil a été stratifiée (<7h, entre 7 et 7,9h, et ≥8h). Les données socio-démographiques, les antécédents médicaux, les caractéristiques des sujets, les facteurs en lien avec les habitudes de vie (tabagisme, consommation d’alcool, activité physique) ont été recueillies via des questionnaires standardisés lors de rendez-vous face-face.
Principaux résultats
Les cas et les sujets contrôles étaient semblables en termes de répartition sur les caractéristiques d’âge et de lieu de résidence. Les cas étaient un peu moins souvent employés que les sujets témoins (37% versus 41%). Les cas et les témoins différaient en ce qui concerne le tabagisme (52% versus 23% respectivement). Une relation en « U » a été mise en évidence entre la durée du sommeil et le risque de cancer du poumon.
Par rapport aux femmes qui avaient une durée de sommeil normale (entre 7h et <8 h/par jour), les petites dormeuses (<7h/jour) et les grosses dormeuses (≥8h/jour) avaient un risque de cancer du poumon augmenté de 16% et 39% respectivement (Odds ratio 1,16 [0,86-1,56] et 1,39 [1,04-1,86]). L’augmentation du risque concernant les petites dormeuses n’était cependant pas significative.
L’association en « U » entre la durée du sommeil et le risque de cancer était plus particulièrement prononcée chez les femmes qui avaient travaillé la nuit durant 5 ans ou plus. Et le risque de cancer du poumon augmentait d’autant plus chez les petites dormeuses (OR 3,23 [1,05-9,90]). En revanche, il était non significatif pour les grosses dormeuses.
Cette courbe en « U » était modifiée pour le travail de nuit en fonction du statut tabagique. En effet, après ajustement, le travail de nuit n’augmentait pas le risque de cancer du poumon pour celles qui n’avaient jamais fumé, mais l’augmentait un peu pour les anciennes fumeuses et chez les fumeuses, Une association significative a également été mise en évidence entre la présence d’importants troubles du sommeil et le risque de cancer du poumon (OR 1,88 [1,09-3,26]).
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