Soins intensifs : comment repérer précocement les patients à risque de trouble du stress post-traumatique ?
- Wawer E & al.
- Crit Care Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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A l’issue d’un séjour en soins intensifs (USI), il est possible d’identifier les sujets à risque de développer des troubles du stress post-traumatique (TSPT) à 3 mois, en utilisant l’échelle IES-R qui était jusqu’à présent validée pour dépister la maladie ou pour suivre les sujets touchés. Cette échelle est simple et rapide à mettre en œuvre. Ces résultats, issus d’une étude menée dans les hôpitaux lyonnais, permettent aussi de décrire les sujets les plus à risque comme étant ceux ayant des antécédents de troubles anxieux et ceux présentant un niveau de stress aigu à l’issue immédiate de l’hospitalisation.
Plusieurs études ont rapporté un risque significatif de développer des troubles du stress post-traumatique après un séjour en USI mais il n’y a pas de consensus concernant la prévention de ces évènements. Identifier les sujets les plus à risque et disposer pour cela d’un outil simple d’évaluation permettrait de mettre en place des actions préventives.
Méthodologie
Une équipe lyonnaise a mené une étude auprès de patients adultes accueillis dans 3 services de soins intensifs/réanimation de chirurgie ou de médecine entre 2017 et 2018. Dans la semaine suivant la sortie de l’unité, ils ont fait l’objet d’une évaluation psychiatrique au cours de laquelle les antécédents de troubles psychiques et de pathologies psychiatriques ont été recensés. Ils étaient aussi invités à remplir deux questionnaires spécifiques des TSPT : l’IES-R (22 questions, stress aigu à partir d’un score de 12 points) et le PDEQ (présence d’expériences traumatiques à partir d’un score de 15 points). Une réévaluation était menée à 3 mois, un score IES-R supérieur à 34 ou de 12-34 permettant d’identifier respectivement des TSPT avérés ou des symptômes partiels.
Principaux résultats
Les données de 145 patients (29% de femmes, âge moyen 62 ans) ont pu être analysées après 3 mois de suivi. Immédiatement après le séjour en USI, ils étaient 43% à présenter un score IES-R indicatif d’un stress aigu et 48% avaient un score PDEQ supérieur à 15 points.
À 3 mois, 13% des patients avaient un score IES-R au moins égal à 35 et 17% un score compris entre 12 et 34, sachant que 32,4% ont présenté un score en augmentation par rapport à la première évaluation, 55,2% une baisse et 12,4% un score inchangé.
Le score IES-R à l’issue de l’admission avait une bonne performance prédictive d’une évolution vers un PTSP à 3 mois : l'aire sous la courbe était de 0,90 [0,80-0,99], avec un score d’au moins 12 points ayant une sensibilité et une spécificité de 90% et 71% respectivement, et une valeur prédictive positive et négative de 32% et 98% respectivement. Les performances associées au score PDEQ étaient moins bonnes.
Le fait d’avoir des antécédents de troubles anxieux était associé à un odds ratio de 3,7 ([1,24-11,05], p=0,02) tandis qu’un score minimum de 12 points était associé à un odds ratio de 16,57 ([3,59-76,46], p<0,001) concernant le risque de PTSP à 3 mois.
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