Six nouveaux médicaments à écarter
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Comme chaque année, la revue Prescrire publie sa liste des médicaments « à écarter », c’est-à-dire ceux qui d’après ses auteurs, ont un rapport bénéfices/risques défavorable dans les situations cliniques pour lesquelles ils ont une AMM (autorisation de mise sur le marché). Cette année, 5 ont été ajoutés à la liste, soit 82 molécules déconseillées. Pour chaque médicament indiqué, la revue précise quelles sont les autres options possibles, médicamenteuses ou non.
La revue rappelle que ses préconisations sont fondées sur une recherche documentaire « méthodique et reproductible » et un travail collectif d’analyse des données fondé sur 3 principes : la priorité va aux données de plus fort niveau de preuve, en premier lieu celles issus d’essais comparatifs randomisés en double aveugle ; le médicament est comparé au médicament de référence ; l’évaluation est faite sur les critères cliniques les plus pertinents pour les patients, « en écartant aussi souvent que possible les critères intermédiaires, tels qu’un résultat biologique sans preuve d’une efficacité sur la qualité de vie des patients. » Enfin la revue insiste sur l’indépendance de ses rédacteurs et de ses relecteurs vis-à-vis non seulement de l’industrie pharmaceutique, mais aussi des assureurs et des organismes chargés de l’organisation des systèmes de soins.
La liste de cette année porte sur 82 molécules commercialisées en France dont le bilan a été publié dans la revue au cours des années 2010 à 2018.
Plusieurs médicaments ont été retirés de la liste de l’année précédente, soit du fait d’un arrêt de commercialisation (télithromycine), soit de la publication de nouvelles données conduisant à réévaluer leur rapport bénéfices/risques montrant qu’elle n’est « pas nettement défavorable ou qu’ils sont des options dans de rares situations (olaparib, omalizumab, mépolizumab, panitumumab, varénicline), soit parce que leur analyse est en cours dans la revue (sélexipag).”
Six molécules ont été ajoutées : l’ulipristal 5 mg en raison de ses effets hépatiques graves, la méphénésine (myorelaxant), l’oxomémazine (antitussif antihistaminique H1), le trinitrate de glycéryle (dérivé nitré d’application locale utilisé dans les fissures anales), l’acide obéticholique (un dérivé d’acide biliaire utilisé dans la cholangite biliaire primitive) et la cimétidine (antihistaminique H2 exposant à de plus nombreuses interactions médicamenteuses que les autres antihistaminiques H2 sans aucun avantage par rapport à eux).
La revue termine par un plaidoyer pour que les autorités de santé « prennent des dispositions concrètes » à l’égard de produits « plus dangereux qu’utiles » et dont « certains sont pourtant commercialisés depuis de nombreuses années et d’utilisation courante. » La liste des médicaments écartés par Prescrire est en accès libre sur le site de la revue (voir référence).
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