SIBO (Small intestinal bacterial overgrowth) et maladie cœliaque : un lien ?
- Résumé d’articles
À retenir
- La prévalence du SIBO (small intestinal bacterial overgrowth ou pullulation bactérienne de l’intestin grêle) serait cinq fois plus élevée chez les sujets atteints de maladie cœliaque par rapport aux sujets sains.
- La prévalence du SIBO serait numériquement (mais pas statistiquement) supérieure chez les patients atteints de maladie cœliaque ne répondant pas à un régime sans gluten par rapport à ceux qui répondent à ce type de régime.
- Ces données mériteraient d’être confirmées par d’autres études compte tenu de l’hétérogénéité importante de certaines d’entre elles et de la faible sensibilité/spécificité des tests diagnostiques.
Pourquoi est-ce intéressant ?
La maladie cœliaque est une entéropathie à médiation immunitaire déclenchée par l’ingestion de gluten chez des individus génétiquement sensibles. Si le régime sans gluten est le seul traitement actuellement disponible, 7 à 30% des patients continuent à présenter des symptômes de malabsorption malgré le suivi de ce régime. Les auteurs de cette étude ont émis l’hypothèse que celle-ci pourrait en fait être liée à une pullulation microbienne dans l’intestin grêle.
Méthodologie
Cette méta-analyse des données d’études publiées jusqu’en février 2022 a évalué la prévalence du SIBO chez les personnes atteintes de maladie cœliaque en fonction de leur réponse ou non au régime sans gluten et par rapport à des sujets sains.
Principaux résultats
Au total, 14 études menées dans 6 pays différents ont été retenues (dont 4 études cas-contrôles), soit 742 patients atteints de maladie cœliaque et 178 sujets contrôles.
Sur l’ensemble de la population atteinte de maladie cœliaque, 18,3% présentaient un SIBO (p=0,0001, hétérogénéité substantielle : I2=82,6)
Après inclusion des études cas-témoins, la prévalence d’un SIBO était significativement plus importante chez les sujets atteints de maladie cœliaque que chez les sujets contrôle (odds ratio 5,1 [2,1-12,4], p=0,0001, hétérogénéité minimale, I2=18,7%, p=0,297).
Le test respiratoire amenait à presque deux fois plus de SIBO que la méthode basée sur la culture (20,8% versus 12,6%, hétérogénéité substantielle entre les études).
Neuf études ont permis d’analyser la prévalence d’un SIBO chez les patients atteints de maladie cœliaque ayant des symptômes persistants et ne répondant pas à un régime sans gluten. Ces patients n’avaient pas statistiquement plus de risque d’avoir un SIBO que ceux qui répondaient au régime sans gluten : OR 1,5 [0,4-5,0], p=0,511 (I2=37,5).
L’antibiothérapie entraînait une amélioration des symptômes gastro-intestinaux chez 95,6% des patients atteints de maladie cœliaque et ayant un SIBO et une normalisation du test respiratoire.
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