SFRO 2022 - Cancer bronchique : la place de la radiothérapie s’élargit

  • Caroline Guignot
  • Actualités Congrès
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Grâce à l’intense activité de recherche clinique, les indications de la radiothérapie s’élargissent dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC).

Concernant les tumeurs de stade précoce (stade 1A), la radiothérapie stéréotaxique est désormais une option envisagée après validation multidisciplinaire si le patient ne peut ou ne veut être opéré. En effet, l’étude (revised STARS) a montré que la probabilité de survie globale ou de survie sans progression à 3 ans n’était pas inférieure pour les sujets non opérés ayant bénéficié d’une radiothérapie stéréotaxique par rapport à celle d’une cohorte ayant été opérée.

Tumeurs opérables

Chez les patients opérables (stade 3), la radiothérapie adjuvante est utile dans les tumeurs N2+, lorsque la résection n’a pas permis une exérèse optimale (stade R1). En revanche, elle ne peut être proposée de façon systématique chez des patients pN2+ en situation adjuvante car les essais Lung ART et PORT-C n’ont pas montré de différence de survie sans progression à 3 ans. Cependant il est possible que des groupes à haut risque puissent en bénéficier, ce que des analyses complémentaires sont actuellement en train d’évaluer.

En situation néoadjuvante, il est également possible que la radiothérapie stéréotaxique puisse montrer son intérêt en association avec la chimioimmunothérapie impliquant un anti PD-L1, le durvalumab, comme le suggère une étude monocentrique de phase 2. Ces résultats devront être validés par une étude de phase 3.

Tumeurs inopérables

Lorsque le CBNPC localement avancé est inopérable, l’irradiation ganglionnaire prophylactique n’était pas jusqu’à présent préconisée, mais l’essai PET-Plan suggère l’intérêt de cette irradiation au niveau des aires ganglionnaires envahies sur la base des données du PET-scan, car elle permet de réduire le volume irradié par rapport à une radiothérapie prophylactique. Chez des patients fragiles non éligibles à un traitement systémique, une étude de phase III qui a comparé une irradiation hypofractionnée (60 Gy en 15 fractions) versus une irradiation conventionnelle n’a pas montré de différence en termes de survie globale à 1 an ou de toxicité, avant qu’il ne soit arrêté pour futilité. Quoiqu’il en soit, ce schéma pourrait être envisagé pour de tels patients lorsque le volume tumoral est limité. Enfin, l'utilisation du durvalumab (anti-PD-L1) en consolidation après la chimioradiothérapie semble utile chez les patients ayant un CBNPC de stade III non résécable, comme l’a montré l’étude PACIFIC qui a décrit une augmentation de la survie globale dans par rapport au placebo.

Finalement, pour les stades métastatiques, des études pour l’heure préliminaires suggèrent que la radiothérapie pourrait être utile dans le contrôle locale de la maladie : que ce soit chez les patients atteints de cancer oligométastatique (comme l’essai SINDAS dans les tumeurs synchrones mutée EGFR), ou dans les atteintes polymétastatiques pour lesquelles des essais d’immunoradiothérapie sont en cours.