SFR 2022 – Quoi de neuf dans l'arthrose de l’épaule ?
- Caroline Guignot
- Actualités Congrès
L’omarthrose n’est pas aussi rare qu’on pourrait le croire. Afin de proposer une prise en charge appropriée, l’exploration diagnostique est déterminante. Au cours du congrès de la Société française de Rhumatologie (Paris, 10-13 décembre 2022), le Groupe Rhumatologique français de l'Épaule (GREP) et la Société Européenne de Chirurgie de l'Épaule et du Coude (SECEC) ont proposé un tour d’horizon des conduites à tenir et progrès réalisés ces 10 dernières années dans ce domaine, ainsi que dans le domaine des tendinopathies rompues ou non rompues.
Le diagnostic d'omarthrose peut le plus souvent être posé sur une radiographie simple et de face en première intention, même si le diagnostic de certaines arthroses discrètes pourrait être facilité dans certaines situations par l’IRM ou l’arthroscanner. Aujourd’hui, la classification d’omarthrose sur des spécificités radiographiques (centrée/décentrée) n’est plus d’actualité. On lui préfère une classification clinique (primitive ou secondaire). Ainsi, la démarche diagnostique doit permettre d’identifier chez les patients de moins de 50 ans les omarthroses primitives -sans rupture de coiffe- ou secondaires à une instabilité récidivante, qu’elle ait été opérée ou non. Les omarthroses sont toutefois plus nombreuses chez les plus de 50 ans : ils peuvent souffrir d’omarthrose primitive et évolutive le plus souvent de façon concentrique ou vers l’arrière, selon la forme de la glène, ou encore d’une omarthrose secondaire à différentes étiologies (rupture de coiffe, arthrite inflammatoire, post-opératoire…) : leur impact fonctionnel sera souvent différent.
Ces omarthroses relèvent d’une kinésithérapie, avec entretien des amplitudes, et si nécessaire, de traitements médicamenteux : les infiltrations de corticoïdes (face aux douleurs fortes et inflammatoires) et les AINS peuvent être proposés. La visco-supplémentation avec injection d’acide hyaluronique est aussi envisagée dans les douleurs liées à l’activité, même si le niveau de preuve reste insuffisant. Par ailleurs, de nombreuses études sont menées avec des injections de traitements dits orthobiologiques visant à libérer des facteurs de croissance dans l’articulation arthrosique, à savoir les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) et les thérapies cellulaires (Bone Marrow Aspirate Concentrate ou BMAC). Ici aussi, le niveau de preuve reste faible et, s’il s’agit de pistes intéressantes, leur usage en routine clinique reste limité. D’ailleurs, la FDA considère pour l’heure que l’utilisation des injections de PRP est hors autorisation, malgré l'explosion de leur utilisation outre-Atlantique.
La révolution de la prothèse d’épaule inversée
Si la prothèse totale anatomique donne de bons résultats cliniques, il existe un taux significatif de descellement à long terme, notamment dans certaines étiologies. Désormais, les prothèses inversées constituent une alternative importante. Elles offrent des résultats fonctionnels supérieurs à ceux apportés par les prothèses anatomiques. Réservées initialement aux patients les plus âgés, ces prothèses ont depuis des données de suivi rassurantes quant à leur durée de vie. Ces résultats ont conduit à ce que le recours à cette option supplée la prothèse totale lorsque le choix peut se porter indifféremment sur les deux. Aujourd’hui, dès que la gêne est importante, la prothèse inversée est privilégiée quel que soit l’âge du patient. Aujourd'hui, la planification préopératoire permet d'une part de choisir au mieux le type d'implant prothétique et d’autre part, de procéder à sa pause dans les meilleures conditions possibles.
En cas de calcifications
Finalement, les calcifications tendineuses peuvent conduire à l’apparition des symptômes, principalement lorsqu’elles sont volumineuses. Leur diagnostic repose sur la radiographie.
Si elles régressent spontanément, mais après un délai variable, les douleurs qu’elles provoquent peuvent justifier une prise en charge : le recours aux ondes de choc (OC) radiales, ou de façon alternative aux OC focales, qui se distinguent par leur mode d’action et leur profondeur de pénétration, est indiqué dans les calcifications homogènes quel que soit le site, ainsi que pour celles de plus de 10mm, ou les calcifications dures.
La ponction-lavage-aspiration est une méthode de référence dans la prise en charge des tendinopathies calcifiantes. Les injections de corticoïdes peuvent apporter une amélioration mais il semble qu’elles soient moins efficaces à moyen et long terme pour réduire les symptômes et favoriser la disparition de la calcification. L’injection de corticoïdes doit être réalisée pour diminuer la douleur, mais un second lavage peut être envisagé après 3 mois si les calcifications persistent. Si cette ponction-lavage-aspiration n’est pas satisfaisante, une chirurgie peut être envisagée, mais il est préférable d’attendre 3 mois pour être dans de meilleures conditions opératoires.
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