SFE 2021- Des liens entre tissu adipeux épicardique et ischémie myocardique
- Caroline Guignot
- Actualités Congrès
Il existerait un lien entre le volume du tissu adipeux épicardique et le risque d’ischémie myocardique silencieuse chez des patients diabétiques asymptomatiques en prévention primaire, selon des données rétrospectives présentées dans le cadre de la SFE (163-16 octobre 2021, Le Havre). Cette influence pourrait reposer sur une sur-expression cytokinique conduisant à des anomalies de la fonctionnalité coronaire, endothéliale et microvasculaire. Il est aussi possible que ce tissu soit métaboliquement délétère pour le tissu cardiaque.
Le tissu adipeux épicardique (TAE) est en contact direct avec le coeur. Son volume est augmenté en cas de diabète et est associé à un score de calcifications coronaires (CAC-S) élevé. Dans les études prospectives, le TAE est associé aux évènements cardiovasculaires. Aussi, des chercheurs ont souhaité savoir si ce TAE était plus important chez les patients diabétiques et avec une ischémie myocardique silencieuse (IMS).
Pour cela, ils ont analysé rétrospectivement le suivi durant une période moyenne de 16 ans une cohorte de 274 patients diabétiques qui avaient un ECG normal (âge moyen 62 ans, IMC moyen 30 kg/m²). Ils avaient tous eu une scintigraphie myocardique de stress afin de rechercher une IMS. Un traitement informatique des images a permis d’extraire et de calculer la valeur du volume de TAE. Dans cette cohorte, la plupart des sujets avaient une HTA et une dyslipidémie, 17% fumaient, 22% n’avaient aucune atteinte coronaire connue et 12% avait une IMS. En revanche, 51% de cette cohorte avait un score CAC-S supérieur à 100, signant un haut voir très haut risque cardiovasculaire.
Une valeur élevée de volume de TAE était plus fréquente chez les hommes (vs femmes), les personnes obèses (vs IMC normal), les fumeurs (vs non fumeurs). Aucune différence en revanche n’a été décrite selon le type de diabète, les valeurs de pression artérielle ou de dyslipidémie. L’IMS était quant à elle plus fréquente en cas de néphropathie, de macroangiopathie périphérique et de valeur élevée de CAC-S ou de TAE.
La modélisation réalisée à partir des paramètres spécifiques d’un plus grand risque d’IMS n’a cependant pas permis d’obtenir une courbe ROC suffisamment discriminante (aire sous la courbe 0,771), y compris lorsque le score CAC-S était inclus (AUC 0,776), le TAE (0,772) ou les deux (0,776). En analyse multivariée, seuls le sexe et la durée du diabète prédisaient l’IMS.
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