Sexualité des Français : le numérique change-t-il la donne ?
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- La sexualité est plus facilement abordée aujourd’hui au sein du couple et les Français en ont une vision assez libre et ouverte.
- Les personnes interrogées se montrent globalement satisfaites de leur vie amoureuse et sexuelle, qui reste « classique » pour la grande majorité.
- La masturbation est régulièrement pratiquée par la moitié des Français, tandis que l’usage de sextoys ou d’accessoires reste plus limité.
- Le numérique (pornographie sur Internet, sites de rencontre, live cam…) fait évoluer les pratiques.
Pourquoi est-ce important ?
Menée auprès d’un échantillon de 1.518 personnes représentatif de la population française, l’enquête Harris/Xlovecam apporte de nombreux éclairages sur la sexualité des français.
Tout d’abord, le sujet est plus facilement abordé aujourd’hui au sein du couple pour une grande majorité (84%) des français, même si seulement un tiers d’entre eux trouvent cela « très facile ». Ce sont les jeunes (25-34 ans) qui ont le plus de facilité à le faire. Dans leur ensemble (87%), les français et françaises considèrent que chacun doit être libre de vivre sa sexualité comme il l’entend (sextoys, applications, sites web…). Cependant, certains sujets suscitent encore de la gêne, voire de la honte, de façon d’ailleurs différente pour les hommes et les femmes. Ainsi, le corps est la première source de complexes pour les femmes (62%), alors que les hommes sont plus préoccupés par leurs performances (55%). Les troubles sexuels concernent les deux sexes : 60% pour les femmes, 49% pour les hommes, de même que l’impression de ne pas réussir à satisfaire son ou sa partenaire (41% et 55% respectivement).
Des Français globalement satisfaits de leur vie amoureuse et sexuelle
Lorsqu’ils sont interrogés sur ce sujet, les Français se disent satisfaits de leur vie sentimentale (70%) et sexuelle (69%). Derrière ces chiffres se cachent néanmoins quelques disparités, les personnes en couple étant plus satisfaites que les célibataires quant à leur vie sentimentale, mais leur satisfaction déclinant avec le temps. Par ailleurs, toutes générations confondues, 73% des personnes interrogées considèrent leur sexualité comme « classique ». Ils sont un peu moins nombreux à la juger « épanouie » (69%) ou « libérée » (63%) et seuls 47% d’entre eux la qualifient de « diversifiée ». Ces appréciations se retrouvent de façon assez homogène entre hommes et femmes. Deux tiers (68%) des français se disent « expérimentés » en matière de sexualité, les hommes plus souvent (71%) que les femmes (66%). Seuls 38% des personnes interrogées aimeraient essayer de nouvelles pratiques sexuelles, une envie qui se retrouve plus souvent chez les hommes (49%) que les femmes (28%), et chez les jeunes (54-57% chez les 18-34 ans) et les jeunes couples (50% vs couples plus anciens [33%] ou célibataires [42%]).
Pratiques et orgasme, des points de vue qui diffèrent selon le sexe
Concernant la fréquence de leurs relations sexuelles, 39% des Français déclarent avoir des rapports au moins une fois par semaine, 60% au moins une fois par mois (moins souvent pour les 40% restants). Les pratiques les plus fréquemment évoquées sont : la pénétration (87%), le sexe oral (70%) et la masturbation (63%). Une faible minorité (7%) déclare ne jamais avoir eu de relations sexuelles (16% parmi les 18-24 ans). L’orgasme est régulièrement atteint pour 85% des Français en couple, plus souvent chez les hommes (92%) que chez les femmes (79%). Des chiffres à mettre en lien avec la libido décrite par les deux sexes comme étant plus importante que celle de leur partenaire par les hommes (78%) que par les femmes (30%). La moitié des Français (51%), y compris en couple, pratiquent la masturbation solitaire au moins une fois par mois, les hommes plus souvent que les femmes. Et la grande majorité d’entre eux (82%) déclarent atteindre l’orgasme à chaque fois ou souvent, quels que soient l’âge ou le sexe. L’utilisation de sextoys ou d’accessoires reste minoritaire, mais plus fréquente chez les femmes (31%) que chez les hommes (16%).
Le numérique fait évoluer les pratiques
Selon les personnes interrogées, la pornographie (63%) et les nouvelles technologies (62%) ont une influence sur les pratiques sexuelles. Les hommes (70% vs 50% pour les femmes) et les jeunes (75-77% des 25-34 ans) sont plus nombreux à le penser que les autres. La consommation de contenus pornographiques sur Internet apparait comme la pratique sexuelle liée au numérique la plus fréquente (47%), loin devant l’échange de sextos (35%), la réception ou l’envoi de SMS coquins (27% et 21%) ou les rapports sexuels à distance (18%). Les applications de rencontre ont déjà été utilisées par 38% des Français et cet usage se retrouve plus fréquemment parmi les jeunes générations (52% des moins de 35 ans contre 28% des 50 ans et plus). Pour 60% des personnes interrogées, ces applications facilitent les rencontres mais limitent la confiance envers le partenaire (33%) et la fidélité (46%). Les « live cam » (show érotique avec ou sans dialogues) sont moins connues que les sites de rencontre. Et le regard qui leur est porté est plus mitigé. Les Français leur reconnaissent une grande diversité de modèles, la possibilité d’exprimer librement leurs désirs et d’assouvir leurs fantasmes (58%, 56% et 54% respectivement). Mais ils doutent de la possibilité d’un réel échange ou de liens émotionnels avec ces modèles (61% et 67%).
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