Sexe anal : une pratique de plus en plus répandue
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Reprenant une lettre ouverte de deux chirurgiens britanniques, un éditorial du BMJ (British Medical Journal) conjure les médecins, en particulier les généralistes, les gastro-entérologues et les proctologues, de ne pas hésiter à parler avec les jeunes femmes du sexe anal. Il est en effet de plus en plus répandu : aujourd’hui, en Grande-Bretagne, 28,5% des femmes de 16 à 24 ans le pratiqueraient et aux États-Unis, 30 à 44% des hommes et des femmes. Les raisons invoquées sont le plaisir, la curiosité, l’envie de faire plaisir au partenaire masculin et la contrainte (25% des femmes ayant une expérience de sexe anal déclarent l’avoir fait au moins une fois par obligation).
Dans l’esprit du public et de la plupart des médecins, il est associé aux infections sexuellement transmissibles et à des conduites à risque (alcool, stupéfiants, partenaires multiples). Mais il faut savoir qu’il augmente les risques d’incontinence fécale et de blessure du sphincter anal. Toute douleur ou saignement doit être pris en compte. De plus, la contrainte est susceptible d’avoir des répercussions psychologiques durables.
L’idée n’est pas de déconseiller le sexe anal, mais d’informer les jeunes femmes et d’être attentif aux récits qu’elles en font Ce qui n’est pas facile pour la plupart des praticiens, cette pratique faisant partie des tabous culturels. De plus, elle est volontiers associée à l’homosexualité. En parler peut induire le soupçon d’homophobie.
Pour les auteurs de la lettre ouverte, cela ne doit pas conduire à éviter d’aborder le sujet. Le praticien pourra utilement informer sa patiente et éventuellement l’encourager à dire « non ».
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