Santé périnatale : des résultats contrastés pour la France
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Le nouveau rapport Euro-Peristat, coordonné par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), confronte les données sur la santé périnatale de 28 pays européens de 2015 à 2019. Elles portent sur les principaux indicateurs de la santé des nouveaux-nés (mortalité, âge gestationnel, poids à la naissance), des pratiques médicales et des facteurs de risque (âge de la mère, parité, naissances multiples). Les niveaux de vie de ces pays étant comparables et leurs systèmes de santé en général bien développés, il est ainsi possible de repérer les pratiques sur lesquelles les efforts doivent porter, étant donné leur disparité.
Le recueil des informations a cependant une limite : le protocole prévoit qu’elles doivent toutes provenir d’une même source, ce qui n’a pas été possible pour 8 pays, dont la France. En effet, pour celle-ci, elles sont obtenues par les statistiques hospitalières (PMSI – Programme de médicalisation des systèmes d’information), sauf celles concernant la mortalité néonatale et la mortalité infantile, qui sont fournies par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).
Principaux résultats

La France est neuvième pour le taux de césariennes, qui s’établit à 20,9% des naissances (médiane européenne: 26,0%), stable depuis 2015. Cependant, le taux d’accouchements par voie basse instrumentale (forceps, spatules, ventouses) est élevé (12,3%, versus médiane européenne 6,1%).
Les taux de naissances multiples ont diminué dans la plupart des pays de l’étude depuis 2015. En France, 16,1 pour mille des grossesses sont gémellaires, versus 15,8 pour mille en Europe.
L’âge maternel à la naissance a poursuivi son augmentation. En France, en 2019, 23,1% des accouchements ont concerné des mères âgées de 35 ans et plus et 4,6% des mères de 40 ans et plus. Ces données sont comparables à celles de l’Europe : 23,1 % des naissances concernent des mères de 35 ans et plus (4,5 % de 40 ans et plus).
Le taux européen médian est de 2,5 morts-nés pour mille naissances. Au niveau européen, ces chiffres ont continué à diminuer en moyenne, mais de façon moins prononcée que les années antérieures à 2015, certains pays ayant même des taux stables ou en hausse. Les résultats français ne sont pas bons sur ce point : la France est en 20ème position pour le taux de mortinatalité, avec 3,6 décès pour mille naissances en 2019.
Les données portant sur la mortalité infantile (décès chez les enfants de moins d’un an) proviennent de l’INSEE et ne sont donc pas consignées dans le rapport. Cependant, une étude Inserm récente (mars 2022) montre qu’en France, elle a augmenté depuis 2012, passant de 3.32 en 2012 à 3.56 décès pour 1000 naissances vivantes en 2019.
Le taux de naissances prématurées en France est comparable au taux médian européen : 6,9% en 2019. En Europe, il varie de 5,3 à 11,3%.
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