Santé et numérique : une révolution en route pour les professionnels de santé et les patients !

  • Jean-Bernard Gervais
  • Actualités professionnelles
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Sans tambour ni trompette, le ministre de la Santé François Braun a lancé la vague 2 de la feuille numérique en santé, pour les années 2023-2027 [1]. La vague 1 a connu de beaux succès [2], comme le déploiement de l'espace numérique santé - un dossier médical partagé enrichi - auprès de 90% de la population française. "La révolution que nous devons désormais réussir […], c’est celui de la systématisation et de la démocratisation des usages du numérique en santé ", a d'emblée déclaré François Braun, lors de la présentation de la feuille de route 2023-2027. Si la précédente feuille de route pour 2019-2022 a été quelque peu freinée dans sa réalisation par la pandémie de covid, cette nouvelle étape tend à rattraper le retard en développant 4 axes (prévention, prise en charge, accès à la santé, développement des usages et innovation numérique en santé), 18 priorités et 65 projets... Rien que ça. 

Messagerie sécurisée

Au sujet du premier axe, « développer la prévention et faire de chacun un acteur de santé », François Braun a tout de suite délimité son périmètre : "Cette prévention active et personnalisée, elle s’incarne déjà dans un objet numérique très concret : Mon Espace Santé." Après avoir permis l'ouverture de près de 65 millions d'espaces numérique santé, il s'agit maintenant d'en faire l'outil de la prévention en santé, mais aussi de transformer chaque patient en acteur de sa propre santé. En lui adjoignant de nouvelles fonctionnalités, comme une messagerie sécurisée qui permettra l'envoi, par le patient vers le pharmacien, d'ordonnances par mail. Ou encore, dès les premiers jours qui suivent la naissance d'un bébé, l’intégration, dans l’espace numérique santé du nouveau-né, des rappels des examens obligatoires, et des conseils santé de l'enfant. 

Pour les plus âgés, il est prévu, d'ici 2027, de permettre à 1 million de patients de préparer un bilan de prévention dans leur espace santé. « Les auto-questionnaires de préparation pourront enrichir le dossier médical du patient, accessible pour le professionnel de santé qui réalise le rendez-vous. Une fois la consultation réalisée, le professionnel pourra partager ses recommandations de prévention aux patients par messagerie sécurisée Mon espace santé », indique le ministère de la Santé. Autre mesure innovante : d'ici juin 2026, 10.000 médiateurs au numérique en santé seront formés, pour accompagner ceux qui éprouvent le plus de difficultés à utiliser, entre autres, leur espace numérique en santé. 

Imagerie

Deuxième axe de ce plan, la prise en charge. À l'intention des médecins, et ce afin de libérer du temps soignant, il est question d'intégrer plus de 50 applications métiers dans l'espace numérique santé, de former les futurs professionnels de santé au numérique en santé, mais aussi de leur permettre de visualiser dans les espaces numériques des patients leurs radios et autres examens d’imagerie. Dès 2024, les professionnels de santé auront aussi la possibilité de se connecter à l'espace numérique santé via les téléservices de l'assurance maladie, d'avoir accès aux ordonnances numériques ainsi qu'aux feuilles de soins électroniques. 

Télésanté

En matière d'accès à la santé, troisième axe de cette feuille de route, François Braun mise avant tout sur la télésanté : "D’ici 2025, je souhaite que 1 million de patients chroniques aient pu bénéficier d’au moins un acte de télésanté dans leur parcours." Le service d'accès aux soins (SAS), qui permet de réguler l'accès aux urgences via une plateforme unique, devra être généralisé par la direction générale de l’organisation des soins (DGOS) à au moins 90% des départements en France d'ici la fin de l'année 2023. 

Cybersécurité

« Développement des usages et innovation numérique en santé » constitue le quatrième axe de ce plan ambitieux. À ce titre, la cybersécurité des établissements de santé fait partie des dossiers en haut de la pile : "Je refuse que les données de santé de nos concitoyens puissent être pillées et revendues par des cybercriminels", a martelé le ministre de la santé. Les établissements de santé devront consacrer au moins 10% de leur budget numérique à la cybersécurité d'ici 2027. Pour relancer l'innovation en santé, le ministre de la Santé envisage de revaloriser le salaire des ingénieurs hospitaliers en l'alignant sur la grille indiciaire de la fonction publique d'État. Il vise également le financement de plus de 300 projets de recherche et développement en santé numérique d'ici 2026, ainsi que la création de 50 entrepôts de données hospitaliers.