Saint-Valentin : faire durer l’Amour, une histoire de coeur, mais pas seulement ;)

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

  • Selon une étude observationnelle danoise, les hommes qui vivent longtemps seuls et/ou qui ont connu de nombreuses ruptures de relations amoureuses auraient des taux plus élevés de marqueurs sanguins de l’inflammation que les autres.
  • Cela pourrait éventuellement conduire à une morbidité et une mortalité accrues, concluent l'auteur principal Karolina Davidsen et ses collègues de l'Université de Copenhague. Les résultats de leur étude populationnelle ont été publiés dans le Journal of Epidemiology & Community Health.

 

Intérêt de cette étude 

La séparation avec un partenaire stable est souvent suivie d'une longue période de solitude. Plusieurs études ont montré que ces situations pouvaient avoir des conséquences sur la santé, en raison notamment d'effets négatifs sur le système immunitaire. 

"La plupart des études publiées jusqu'à présent se sont concentrées sur les effets d'une seule rupture de couple stable, en particulier après un mariage", expliquent Karolina Davidsen et ses collègues.

Dans leur étude, ces chercheurs se sont donc penchés sur les questions suivantes : quel est l’impact de multiples séparations et/ou de plusieurs années de solitude sur le système immunitaire ? Est-ce que le sexe et le niveau d'éducation ont une influence ?

 

Méthodologie

Les chercheurs se sont basés sur les données de 4.612 personnes (3.170 hommes et 1.442 femmes, âgés de 48 à 62 ans provenant de l'étude CAMB (Copenhagen Aging and Midlife Biobank). Ces personnes ont transmis des informations sur leurs ruptures amoureuses.

Et 4.835 personnes (3.336 hommes et 1.499 femmes) se sont exprimées sur leurs années de solitude.

Les sujets ont été répartis en 3 groupes en fonction de la durée de leur célibat :

  • Groupe A : <1 an (groupe de référence).
  • Groupe B : 2-6 ans
  • Groupe C : 7 ans ou plus 

Des informations sur les facteurs confondants ont été recueillies : âge, niveau d'éducation, événements importants survenus tôt dans la vie (perte d'un parent, soucis financiers, conflits familiaux, familles d'accueil), IMC, maladies chroniques, médicaments susceptibles d'avoir un impact sur les paramètres inflammatoires (statines, stéroïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens, immunosuppresseurs), épisodes inflammatoires récents et traits de personnalité (névrosisme, tolérance et conscience). Des marqueurs sanguins de l'inflammation comme l’interleukine 6 (IL-6) et la protéine C-réactive (CRP) ont été mesurés. 

 

Principaux résultats 

Environ la moitié des participants avaient vécu une séparation dans leur couple, et un pourcentage similaire avait vécu seul pendant plus d'un an (54% des femmes, 49% des hommes). 

Environ une personne sur cinq avait un niveau d'éducation ≤10 ans, et environ 6 sur 10 souffraient d'une ou plusieurs maladies chroniques de longue durée. 

Environ la moitié des femmes et près des deux tiers des hommes étaient en surpoids ou obèses.

Chez les hommes, les taux les plus élevés de marqueurs de l’inflammation ont été observés chez ceux qui avaient vécu le plus de ruptures amoureuses. Ils présentaient des taux de marqueurs inflammatoires 17% plus élevés que le groupe contrôle. De même, par rapport au groupe contrôle, les taux des marqueurs de l’inflammation étaient plus élevés chez ceux dont les célibats étaient les plus longs (≥7ans).

Ces résultats n'ont pas été constatés chez les femmes. Les chercheurs évoquent que le faible nombre de participantes aurait pu avoir un impact. 

"Les taux de marqueurs de l’inflammation dans notre étude sont faibles, mais ils sont significatifs, cliniquement pertinents et très probablement un facteur de risque pour une mortalité accrue", soulignent Karolina Davidsen et ses collègues. De plus, "étant donné que le nombre de célibataires a augmenté au cours des 50 à 60 dernières années dans la plupart des pays à revenu élevé, les personnes qui se séparent d'une relation durable ou qui vivent seules pour d'autres raisons constituent des individus à risque d’un point de vue de leur santé".

Cet article été écrit par le Dr Thomas Kron et initialement publié sur le site Univadis Allemagne.