SABCS 2021 — Le tamoxifène renforce la signalisation PI3K, ce qui augmente le risque de cancer de l’utérus chez les patientes atteintes d’un cancer du sein

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À retenir

  • Les cancers de l’utérus qui se sont développés chez les patientes traitées par tamoxifène présentaient moins de mutations de la voie PI3K et pourraient être dus à l’activation de la voie PI3K induite par le tamoxifène (cancers de l’utérus associés au tamoxifène, CU-AT).
  • Lors des études précliniques, l’augmentation de l’activation de la voie PI3K était atténuée par un traitement par alpélisib, un inhibiteur de PI3K.

Pourquoi est-ce important ?

  • Le tamoxifène est largement utilisé dans le cadre du traitement adjuvant du cancer du sein à récepteurs des œstrogènes positifs.
  • L’un des effets indésirables du tamoxifène est un risque deux à sept fois plus élevé de CU après deux à cinq ans de traitement.

Méthodologie

  • Les chercheurs ont réalisé un séquençage de l’exome entier de 21 CU-AT (cohorte de découverte) et une amplification en chaîne par polymérase (Polymerase Chain Reaction, PCR) numérique par gouttelettes (PCRng) de 40 CU-AT supplémentaires (cohorte de validation) identifiés dans le cadre de l’étude TAMARISK.
  • Des modèles murins in vivo ont été utilisés, afin d’étudier plus en profondeur les voies moléculaires AT qui pourraient être impliquées dans la tumorigenèse des CU-AT et d’obtenir des informations mécanistiques.
  • Financement : Centre Susan F. Smith de recherche sur les cancers de la femme (Susan F. Smith Center for Women’s Cancers) à l’Institut du cancer Dana-Farber (Dana-Farber Cancer Institute).

Principaux résultats

  • Les CU-AT se caractérisent par une fréquence plus faible que celle attendue de mutations PIK3CA (14 % contre 48 % dans les CU non AT) et de PIK3R1 (0 % contre 31 %), 2 gènes pilotes du CU hautement prévalents dans la voie PI3K.
  • Les chercheurs ont mené des études in vivo chez la souris et ont démontré que le tamoxifène activait la voie PI3K et augmentait la prolifération cellulaire dans les tissus utérins normaux chez la souris par le biais d’effets paracrine et autocrine, tous deux supprimés par l’inhibiteur de PI3K alpélisib.

Limites

  • Le nombre d’échantillons de patientes disponibles était faible.
  • Les échantillons provenaient de tissus fixés au formol et inclus en paraffine, ce qui complique la caractérisation génomique.

Commentaire d’expert

« En ce qui concerne les femmes qui prennent du tamoxifène pour un cancer du sein, il pourrait être possible d’utiliser un inhibiteur de PI3K chez celles qui présentent un risque accru de cancer de l’utérus, dans le cadre d’une stratégie de prévention », estime Rinath Jeselsohn, professeure adjointe d’oncologie médicale, Dana-Farber Cancer Institute.