Sécurité des anti-épileptiques chez la femme enceinte
- Résumé d’article
À retenir
- Les femmes exposées au valproate et au topiramate durant leur grossesse ont un risque de malformations congénitales majeures (MCM) multiplié par deux par rapport à celles exposées à la lamotrigine. Le risque augmentant avec la dose.
- Après ajustement, l’exposition à la lamotrigine n’augmente pas ce risque par rapport à une population non exposée.
- Les autres anti-épileptiques, carbamazépine, oxarbazépine et lévitacéram, n’augmentent pas ce risque par rapport à la lamotrigine.
- Les auteurs rappellent toutefois que le risque de MCM ne représente que l’un des aspects de la sécurité d’utilisation de ces molécules durant la grossesse. L’efficacité à prévenir les crises et le risque sur le neurodéveloppement de l’enfant sont également à prendre en compte.
Pourquoi est-ce important ?
Les indications des anti-épileptiques se sont élargies au cours des vingt dernières années. De ce fait, le risque d’exposition à ces molécules durant la grossesse s’est également accru. Le caractère tératogène du valproate a été bien établi, alors que pour d’autres le risque est plus discuté. La lamotrigine et le lévétiracétam présentent les profils de sécurité les plus favorables de ce point de vue, mais leur efficacité n’est pas suffisante chez tous les patientes. Une évaluation robuste du risque de MCM dans la descendance de femmes exposées aux différents anti-épileptiques était donc attendue.
Méthodologie
Cette étude de cohorte en population a été menée à partir des registres nationaux de santé danois, finlandais, et islandais représentant 5 millions de naissances. Elle a comparé la sécurité de la lamotrigine en monothérapie chez des femmes exposées durant le premier trimestre de leur grossesse, par rapport à des femmes non exposées ou exposées à d’autres anti-épileptiques. Les résultats ont été évalués en termes de risque relatif de malformations congénitales majeures sans origine génétique survenues au cours de la première année, et ajustés sur l’âge maternel, l’année de l’accouchement et le pays.
Principaux résultats
Les femmes exposées à la lamotrigine au cours de leur grossesse (n=8.339) avaient un risque de MCM brut supérieur à celles qui n’avaient pas été exposées (n=4.866.362). Mais ce risque disparaissait après ajustement sur les facteurs confondants : risque relatif ajusté (RRa) 0,97 [0,87-1,08].
Par rapport au groupe lamotrigine, l’exposition au valproate (n=2.031, RRa 2,05 [1,70-2,46]) et au topiramate (n=509, RRa 1,81 [1,26-2,60]) augmentait le risque de MCM de manière dose dépendante.
En revanche, le risque n’était pas augmenté avec la carbamazépine (n = 2.674, RRa 0,91 [0,72–1,15]), l’oxarbazépine (n = 1.313, RRa 1,09 [0,83–1,44]), ou le lévétiracétam (n = 1.040, RRa 0,78 [0,53–1,13]) par rapport à celles exposées à la lamotrigine.
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