Ruxolitinib : une piste pour la repigmentation du vitiligo

  • Rosmarin D & al.
  • N Engl J Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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À retenir

  • Selon deux études de phase 3 internationales, TruE-V1 et TruE-V2, le ruxolitinib crème 1,5% permet d’améliorer les scores de sévérité du vitiligo non segmentaire à 24 semaines chez des patients atteints de plus de 12 ans.

  • L’enregistrement de l’anticorps anti-JAK est en cours au niveau européen.

Pourquoi est-ce important ?

Le vitiligo est une affection dermatologique chronique caractérisée par une dépigmentation auto-immune dont l’impact sur la qualité de vie est importante. Il n’existe pas pour l’heure de médicament favorisant la repigmentation. Cependant, la compréhension de la pathogenèse de la maladie a permis d’identifier un rôle important de l'interféron-γ et de la voie JAK-STAT. Des études préliminaires ont décrit l’intérêt d’inhibiteurs de JAK dans cette affection : les données de phase 2 relatives au ruxolitinib, un inhibiteur de JAK1-JAK2, étant encourageantes, le développement du candidat médicament s’est poursuivi à travers des études de phase 3

Méthodologie

Cette publication compile les données de deux études cliniques de phase 3 internationales : TruE-V1 et TruE-V2, qui ont recruté des patients de 12 ans ou plus et touchés par un vitiligo non segmentaire, la dépigmentation devant couvrir 10% ou moins de la surface corporelle totale, dont au moins 0,5% de celle du visage et au moins 3% des zones non faciales. Ils ont été randomisés (2:1) entre deux applications par jour de ruxolitinib crème à 1,5% ou de la crème placebo pendant 24 semaines sur toutes les zones de vitiligo, tous les patients basculant dans le groupe ruxolitinib jusqu'à la 52e semaine.

Principaux résultats

TruE-V1 et TruE-V2 ont respectivement inclus 330 et 344 patients (respectivement 40,2 et 38,9 ans, 10,9 et 10,5% de sujets mineurs, 56,4% et 50,1% de sujets de sexe féminin). Par ailleurs, les trois phototypes les plus clairs représentaient 78,5% et 65,9% des patients des études TruE-V1 et TruE-V2. 

Le critère d’évaluation principal, qui était l’amélioration d'au moins 75% par rapport à l’inclusion du score de sévérité du vitiligo au niveau facial (F-VASI) à la 24e semaine, était de 29,8% dans le groupe ruxolitinib contre 7,4% dans le groupe contrôle (p<0,001) dans l’étude TruE-V1, et de 30,9% et 11,4%, respectivement (p<0,001) dans l'étude TruE-V2.

De même selon le score VNS d’auto-évaluation de la sévérité du vitiligo par les patients, 24,5% et 20,5% des groupes ruxolitinib signalaient une amélioration observable de leur vitiligo, contre 3,3% et 4,9% respectivement des groupes sous placebo (p=0,001).

En termes de sécurité, des événements indésirables ont été notifiés chez 54,8% et 62,3% des patients sous ruxolitinib des études TRuE-V1 et TruE-V2. Les évènements légers à modérés ont concerné 45,7% et 50,0% des groupes ruxolitinib TruE-V1 et TruE-V2 contre 38,5% et 33,9%, respectivement des groupes contrôle. Il s’agissait le plus souvent d’acné, de rhinopharyngite et de prurit au niveau du site d'application.

Financement

Cette étude a été sponsorisée par Incyte.