Rosacée : consensus d'experts autour d'un traitement individualisé, guidé par les symptômes


  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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La rosacée est une maladie dermatologique fréquente qui est souvent sous-diagnostiquée. Elle peut se présenter sous quatre différentes sous-types, selon la nature des symptômes : rosacée vasculaire ou érythémato-télangiectasique, rosacée papulo-pustuleuse (ou acné rosacée), rosacée hypertrophique et phymateuse, rosacée oculaire. Aucun traitement ne permet de soulager l'ensemble de ces manifestations. Par ailleurs, les symptômes d'un patient peuvent associer différents sous-types. Les essais cliniques qui ont été conduits jusqu'à présent ont essentiellement été fondés sur le recrutement de cohortes de sous-types, ce qui a pu réduire les chances de voir émerger de réels progrès thérapeutiques. De plus, certaines formes (oculaires ou phymateuses) sont rarement étudiées. Après la revue Cochrane de 2015, le groupe d'experts ROSCO vient d'actualiser ses recommandations.

Méthodologie

  • Le groupe d'experts ROSCO (ROSacea Consensus) regroupe 17 dermatologues internationaux et 3 ophtalmologues.

  • Les recommandations ont été établies sur la base d'une approche Delphi (e-questionnaires puis réunion de groupe pour arrêter chaque décision, sur la base d'une adhésion de 75 % du panel d'experts à chacun des éléments).

  • La qualité scientifique et le niveau de preuve des études analysées ont été évalués à partir de l'approche GRADE (Grades of Recommendation, Assessment, Development and Evaluation).

Recommandations

  • Tous les patients atteints de rosacée doivent être sensibilisés à l'importance des soins quotidiens, avec l'utilisation de produits dermatologiques à indice solaire, de crèmes hydratantes et de bases lavantes douces.

  • Le traitement de première ligne doit être orienté en fonction de la présentation clinique (érythème transitoire ou persistant, papules ou pustules inflammatoires, télangiectasies et phyma) et de la sévérité de ces manifestations.

  • Des combinaisons thérapeutiques peuvent être utilisées lorsque la rosacée adopte plusieurs formes cliniques, lorsque les symptômes sont sévères (hormis pour la télangiectasie) ou lorsque le traitement de première ligne est inefficace.

  • Le maintien du traitement doit être minimal tout en contrôlant la maladie. Il doit être discuté avec le patient.

  • La rosacée oculaire légère ne nécessite pas systématiquement un avis d'expert. En revanche, les formes sévères qui ne peuvent pas être contrôlées par une hygiène oculaire doivent être adressées à un spécialiste avant de mettre en place un traitement.

  • Schématiquement, les experts préconisent notamment le recours à la doxycycline orale dans le traitement des papules ou pustules inflammatoires quel que soit leur stade, ainsi que dans la phyma inflammatoire et les formes oculaires. L'érythème transitoire peut être traité par des bêta-bloquants oraux ou un agoniste alpha topique. L'érythème persistant peut être traité par brimonidine locale ou par des traitements physiques (lumière pulsée, laser à colorant pulsé). La télangiectasie est également éligible aux traitements physiques (lumière pulsée, lasers) ainsi qu'à l'électrocoagulation.

Financements

L'organisation de ces travaux a été financée par le laboratoire Galderma (sans intervention dans les travaux proprement dit).

À retenir

10.1111/bjd.15122