Rôle du niveau socio-économique dans l'association entre pollution atmosphérique et fonction pulmonaire
- Keidel D & al.
- Int J Environ Res Public Health
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Il a été décrit que le niveau de pollution atmosphérique, tout comme un faible niveau socio-économique, est associé à une moins bonne fonction pulmonaire. Or, la pollution atmosphérique et le niveau socio-économique étant géographiquement disparates, il est complexe de dissocier leurs effets respectifs sur la santé respiratoire.
Pour résoudre cette difficulté, les équipes du projet européen ESCAPE (European Study of Cohorts for Air Pollution Effects) ont conduit une analyse statistique à partir des données issues des études multicentriques EGEA, SAPALDIA et ECRHS initialement constituées pour étudier les facteurs de risque et la prévalence de la santé respiratoire et de l’asthme dans 22 centres issus de 8 pays d’Europe occidentale (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, Suède, Suisse).
Ce travail a pris en compte une partie de la population des trois cohortes pour laquelle un suivi était disponible (n=6.502 ayant subi un EFR). Le NO2 était utilisé comme marqueur de la pollution liée au trafic routier et a été mesuré au niveau des villes participantes via un protocole standardisé. Parallèlement, trois paramètres ont été utilisés pour illustrer le niveau socio-économique (NSE) : deux paramètres individuels (niveau d’études, catégorie socioprofessionnelle ou CSP) et un paramètre contextuel (taux de chômage de la population active).
Un bénéfice global attendu de l’amélioration de la qualité de l’air
L’association entre taux de NO2 et fonction pulmonaire (CVF, VEMS1) a été vérifiée dans cette étude. Les taux de chômage par profession et par quartier ne sont pas apparus associés à la fonction pulmonaire. En revanche, le niveau d'éducation permettait de renforcer l’association observée entre pollution de l'air et fonction pulmonaire. Les auteurs ont souligné l’importance de l’hétérogénéité des données d’une ville ou d’un pays à l’autre, mais la stratification des données prenant en compte les données géographiques permettait d’atténuer ce phénomène.
In fine, les associations entre niveau de NO2 et fonction pulmonaire qui sont confirmées dans ce travail n’apparaissent pas significativement modifiées par le NSE. Les auteurs interrogent le rôle du NO2, pour lequel il n’est pas déterminé si l’impact sur la santé respiratoire est direct ou s’il représente plus volontiers un marqueur indirect de l’influence délétère de la pollution atmosphérique globale. Quoi qu’il en soit, les auteurs concluent que ces données soutiennent l’idée qu’une amélioration de la qualité de l’air bénéficiera à la santé respiratoire de l’ensemble de la population, quelle que soit le niveau socio-économique.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé