Risque de virémie post-partum chez les mères VIH infectées durant la période périnatale

  • Caroline Guignot
  • Medical News
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Les premières jeunes femmes ayant été infectées par le VIH durant la période périnatale ont aujourd’hui atteint l'âge adulte et peuvent tomber enceintes. Leur situation médicale est compliquée par la capacité à rester observantes au traitement antirétroviral et par les conséquences médicales ou comportementales liées à l’infection. Ainsi, leur situation peut être plus complexe que celle rencontrée par leurs pairs ayant acquis le VIH suite à un comportement à risque, ou ayant été exposées au VIH au cours de la période périnatale mais non infectées. Des observations relevées auprès des premières montrent notamment un risque de présenter une virémie détectable après l’accouchement. Une équipe américaine a souhaité évaluer plus largement le suivi post-partum des femmes VIH au sein d’une cohorte plus importante que celles issues des études jusqu’ici disponibles.

Les données de femmes appartenant à une cohorte américaine menée dans 14 sites différents (Pediatric HIV/AIDS Cohort Study-AMP Up) ont été rassemblées, parmi lesquelles celles de 18 ans ou plus infectées durant la période périnatale ont été comparées à un groupe témoin de 39 jeunes filles adultes exposées mais non infectées par le VIH durant la période périnatale. Soit, au total, 234 femmes infectées et 147 grossesses (dont 15 % d’avortements spontanés ou électifs) pour lesquelles la trajectoire de la charge virale post-partum était disponible.

Ainsi, la charge virale a augmenté de 0,7 log10 copies/ml [0,5 à 1,0] au cours des 12 premières semaines après l'accouchement parmi les femmes ayant eu une naissance vivante. Elle se stabilisait ensuite jusqu’à un an de suivi (pente –0,01 log10 copies/ml [–0,3 à 0,3]). L’analyse des parcours de virémie a permis d’identifier trois groupes d’évolution : celles maintenant la suppression virologique (30%), celles présentant un rebond de la virémie (53%) et celles maintenant une virémie persistante (17%). En revanche, la charge virale est restée <400 copies/ml chez celles ayant subi un avortement spontané ou électif.

Un âge jeune au moment de la conception, ainsi qu’une virémie détectable ou une immunosuppression significative avant le début de la grossesse étaient associés au risque de présenter une virémie persistante ou un rebond de la virémie post-partum. Sur ce constat, il semble important de mieux comprendre les paramètres qui influencent l’adhésion et l’observance au traitement antirétroviral des jeunes filles adultes.